Le mois sacré du Ramadhan n'est pas que spiritualité et rites religieux, il est pour certains simplement mercantile. Il est l'occasion rêvée de se faire de l'argent et pour certains à tout prix. C'est le cas des commerçants occasionnels comme ceux qui se spécialisent dans la vente de jus en bouteilles de confection artisanale et de «cherbet» tellement prisé en ce mois de piété et de partage. On les trouve à tous les coins de rue et dans presque tous les quartiers à forte valeur marchande. Mais la question que tout consommateur respectable devrait se poser est où en est l'hygiène dans cette histoire surtout que les récentes sorties d'inspection et de contrôle de la commission d'hygiène de la commune d'Oran ont démontré que cette notion est totalement absente dans le quotidien de beaucoup de commerçants qui ne recherchent que le gain rapide même au détriment de la santé du citoyen et peut-être de sa vie.Les gens se demandent quelle est la qualité et la provenance du principal composant de ces liquides qui est l'eau. D'où provient-il ' Est-il contrôlé ou correctement transporté et traité ' Tellement de questions qu'on se pose sans vraiment avoir de réponses. Idem pour les conditions de préparation, d'emboutissage dans des bouteilles en plastique qui n'ont aucune indication sur leurs qualités de contenir des produits alimentaires et de vente. Car parfois des bouteilles de jus de toutes les couleurs sont exposées à longueur de journée au soleil en attendant un hypothétique client, surtout que les intoxications alimentaires constituent un sérieux problème de santé publique avec des impacts considérables sur le plan économique, surtout durant le mois de Ramadhan.
Malgré la sonnette d'alarme que ne cesse de tirer la direction de la santé, les vendeurs de «cherbet » jus traditionnel à base de citron et autres produits nocifs pour la santé continuent leur «business» en toute quiétude. La citronnade se vend à chaque coin de rue, sur les trottoirs ou les commerces qui changent d'activité le temps d'un mois de Ramadhan. Les citoyens achètent sans se poser la moindre question. Les vendeurs qui dans la majorité des cas préparent eux-mêmes cette boisson, ne respectent pas la moindre norme d'hygiène. Ainsi donc, ils préparent cette boisson dans de grands bacs à la propreté douteuse. Ce n'est plus cette boisson rafraîchissante à base d'eau, de citron, de sucre véritable et parfois de fleurs d'orangers. C'est surtout un produit purement commercial qui s'avère le plus souvent toxique. Car le sucre et le citron reviennent chers aux marchands de «cherbet». Alors qu'il suffit d'une petite cuillère d'acide citrique et d'une toute petite quantité d'édulcorant pour produire un litre de citronnade. Ces deux matières qui sont dangereuses pour la santé, voire cancérigènes, sont largement utilisées par tous. C'est en fait une solution acide, colorée et trop sucrée.
Pour rappel en 2018, pas moins de 17 cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés suite à la consommation de jus traditionnel «cherbet» impropre. Des analyses effectuées sur un échantillon de ces bouteilles ont dévoilé la présence de traces d'urine et autres produits chimiques comme l'eau de javel et autres produits toxiques.
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Posté Le : 06/04/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : J Boukraa
Source : www.lequotidien-oran.com