Droits de l'homme «Une régression constante»

La ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH) a célébré, hier, en son siège à Alger, la promulgation de la charte onusienne des droits de l'Homme de 1948. Quelques avocats et invités dont l'ambassadrice d'Autriche à Alger, étaient à ce rendez-vous. Le constat que fait le président de la ligue Mustapha Bouchachi est que «la situation des droits de l'Homme dans notre pays est loin d'être reluisante pour ne pas dire qu'elle est en régression continue».

 Un constat récurrent de la part de la LADDH. Aveu d'impuissance quant à rassembler les militants des droits de l'Homme, des partis politiques? Affirmatif. Le président de la LADDH soutient que «nous ne voyons pas ces gens là aux côtés de ceux qui réclament des droits». Encore moins, ajoute t-il, les partis politiques qui se réclament de la démocratie dans leurs discours en invectivant notamment les partis de l'alliance présidentielle. La démobilisation sur la question des droits de l'Homme, selon lui «ne fait que profiter au régime qui joue sur la corde de la division».

Les diagnostics sur les droits de l'Hommes sont nombreux, est-il soutenu. Mais les choses restent en l'état. Le président de la ligue ne cachant pas son inquiétude, a réitéré son appel pour la constitution d'un «groupe de pression» qui réunira les militants des droits de l'Homme là où ils se trouvent. Associations, partis politiques, avocats, presse…, doivent, selon Bouchachi, s'organiser et s'unir autour de la question des droits de l'Homme.

 Il regrettera, toutefois, que les revendications de tous genres des uns et des autres, s'atomisent de plus en plus et se confinent dans le corporatisme. La président de la LADDH rappelle que les droits de l'Homme «n'ont pas de couleurs et il y a lieu de les défendre là où ils se trouvent».

Les droits de l'Homme, selon d'autres intervenants, ne pourront s'épanouir que s'ils ont pour support la démocratie. «Si les droits de l'Homme ne sont plus un tabou, ils n'ont pas non plus connu des avancées», constate la ligue.