Le président de la Ligue
algérienne des droits de l'Homme (LADDH), Mustapha Bouchachi
a, dans une conférence de presse, animée hier au siège de la ligue, à Alger, dénoncé
les blocages que rencontre la ligue quant à l'organisation de rencontres ou autres
activités portant sur la question des droits de l'Homme.
Dans son plaidoyer, hier, devant la presse et en présence de membres de
la ligue, le conférencier signalera, d'abord, qu'il aimerait communiquer avec
les citoyens autrement qu'avec le support de la presse, «mais voilà, dit-il, nous
ne communiquons avec le citoyen que par le biais de la presse, alors que nous
avons besoin d'organiser des rencontres sur différents sujets qui intéressent
la société». Et d'ajouter c'est l'Administration qui en a décidé ainsi, en nous
refusant l'autorisation d'organiser ce genre de manifestations». Le président
de la LADDH
soulignera «le musellement des libertés dont sont responsables des institutions
de l'Etat, accaparées et privatisées», selon lui. Les exemples ne manquent pas
pour Bouchachi, où l'Administration, par un
comportement méprisant à l'égard des demandeurs d'autorisation pour la tenue de
rencontres, ne daigne parfois même pas y répondre. «Où sont les droits de
l'Homme lorsque ni les organisations ni les citoyens ne peuvent ni se
rencontrer ni organiser des manifestations ?», s'est interrogé le conférencier.
Le président de la ligue, fera par ailleurs, un tour d'horizon sur l'état des
droits de l'Homme dans notre pays, qui pour le moins, selon lui, «stagnent
voire même se rétrécissent». Il abordera ensuite les questions de la torture, la
corruption, l'indépendance de la
Justice et les interférences dans son fonctionnement ainsi
que d'autres questions.
A propos de la torture, le conférencier dira que même dans la mesure où
il est difficile d'apporter des preuves sur sa pratique, c'est à l'Etat de
déclencher des enquêtes par le biais de son représentant qu'est le procureur de
la République sur la question, dès qu'un prévenu ou un détenu en parle. «C'est
la manière la plus efficace pour dissuader les auteurs de tels actes. Et c'est
tout à l'honneur de l'Etat qu'il diligente des enquêtes en cas de suspicion sur
des cas de torture», dira encore le conférencier. Le président de la ligue, dira
avoir entendu que des étrangers, surtout venant de pays d'Afrique, voulant
s'installer dans notre pays, seraient victimes de tortures commises lors de
leur arrestation.
Pour ce qui est de la corruption, le président de la ligue ne croit pas
que la lutte contre ce phénomène puisse apporter des résultats, en l'absence
d'une indépendance de la
Justice et de l'exercice de la démocratie. «Dans un pays où
tout se règle par téléphone, je ne crois pas qu'il nous est possible de lutter
efficacement contre le phénomène».
Au sujet des ONG internationales, à la ligue, on ne comprend pas pourquoi
ne seraient-elles pas autorisées à activer dans le pays avec des agréments en
bonne et due forme ? L'on cite le cas de l'ONG «Frédéric Ebert», qui a été
sommée de fermeture en raison du fait qu'elle ne disposait pas d'agrément. «Ce
qui l'a amené ainsi qu'une autre ONG américaine à baisser rideau et ainsi avons
été privés de leurs précieuses aides», conclura le conférencier. Le président
de la ligue indiquera également que les dires officiels ne sont pas toujours
vrais, «la réalité nous renseigne autrement».
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Posté Le : 11/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com