Algérie

Droits de l'homme dans les camps des réfugiés de Tindouf



Droits de l'homme dans les camps des réfugiés de Tindouf
Interdite de toute activité en Algérie, depuis 2005, l'organisation Human Rights Watch (HRW) est revenue, cette fois, par la porte des camps des réfugiés sahraouis de Tindouf où elle venait de mener une enquête sur la situation des droits humains et des libertés.Le rapport final de HRW, présenté hier à Alger, se veut plutôt comme une pièce à charge à la fois contre le Front Polisario et l'Etat algérien, et à un degré moindre contre l'ONU. Selon cette organisation "non gouvernementale et non partisane", les restrictions des droits de l'Homme remarquées dans les camps des refugiés de Tindouf seraient même plus importantes que les exactions commises par le Maroc dans les territoires sahraouis qu'il occupe illégalement depuis des décennies ! Intitulé "Off the radar : Human Rights in the Tindouf refugee", ce rapport de 94 pages énumère une série de pratiques qu'exercerait, dans les camps des réfugiés de Tindouf, le Front Polisario contre son propre peuple.De la répression pour délit d'opinion, à la restriction de la liberté de circulation, en passant par les tribunaux militaires dans lesquels sont jugés les Sahraouis, jusqu'à l'esclavagisme, Human Rights Watch dresse un tableau des plus sombres sur les situations des droits humains dans ces camps de réfugiés. Selon l'organisation, l'Etat algérien et l'ONU ne sont pas exempts de tout reproche. Bien au contraire, soutient-elle, l'Algérie a "la responsabilité légale" de veiller au respect des droits humains des réfugiés des camps se trouvant sur son sol. "L'Algérie devrait reconnaître publiquement sa responsabilité légale de veiller au respect des droits de toute personne se trouvant sur son territoire, y compris les résidents des camps de réfugiés administrés par le Polisario", écrit HRW dans son rapport, défendu, hier en conférence de presse, par Eric Goldstein, directeur des recherches de HRW dans la région Mena, et Brahim Elansari, un Sahraoui représentant l'organisation au Maroc. Interrogé, le représentant de HRW a reconnu, pourtant, n'avoir pas entendu un Sahraoui revendiquer des droits à l'Etat algérien...L'organisation "non gouvernementale", comptant 380 salariés dans les 90 pays où elle est représentée, est allée plus loin avec le Front Polisario qu'elle exhorte, désormais, à "veiller à ce que les habitants des camps de réfugiés soient libres de remettre en question de façon pacifique ses politiques et sa direction, et de défendre d'autres options que l'indépendance du Sahara occidental". Pour emballer son message, l'organisation rappelle, enfin, le devoir du Conseil de sécurité de l'ONU d'élargir le mandat de la Minurso afin "d'y inclure l'observation et la publication de rapports sur la situation des droits humains, tant au Sahara occidental que dans les camps, ou bien établir un mécanisme alternatif (...)".En fait, HRW n'a fait que reprendre à son compte cette revendication déjà exprimée à la fois par l'Algérie et le Front Polisario. Une réalité difficile à être reniée par M. Goldstein. "Heureusement que le Front Polisario est pour la mise en place par l'ONU d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme", a-t-il avoué.




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