Constat - «La législation algérienne encourage la corruption», a déclaré, hier, le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), Maître Mostefa Bouchachi.
Intervenant lors d'un point de presse organisé au siège la Laddh, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l'homme, Maître Bouchachi a expliqué que la loi algérienne traite de la même manière une personne qui vole 10 000 DA et une autre qui vole 10 milliards.
«Alors que l'ancienne loi condamne les fautifs selon la gravité de leurs crimes, la loi actuelle ne fait aucune différence entre un agent qui vole une petite somme d'argent et un grand responsable qui vole le pays», a-t-il regretté. Pis encore il indiquera que certaines peines prononcées à l'encontre de certaines personnes qui détournent les deniers publics encouragent les responsables à tous les niveaux, à voler et à détourner l'argent du peuple.
A ce propos il donnera un exemple qui peut paraître irréel mais qui existe d'une manière ou d'une autre dans notre pays. C'est le cas d'un cadre d'une agence ayant 26 ans et qui a volé 10 milliards de dinars. Une peine de 10 ans est prononcée contre lui. Mais avec les grâces et la bonne conduite, cette personne pourra sortir de prison après trois années seulement.
«Cela ne va-t-il pas pousser beaucoup de gens à détourner des sommes d'argent colossales qui leur permettent de faire beaucoup de choses une fois sortis de prison '», s'est-il interrogé. En outre, maître Bouchachi remettra sur le tapis le sujet de la torture en Algérie. Il expliquera que cette pratique existe toujours dans notre pays. Elle est pratiquée par les services de sécurité notamment au niveau des commissariats.
«Certaines personnes ont témoigné devant la justice qu'elles ont été torturées, mais les procureurs généraux n'ont jamais ouvert d'enquêtes pour élucider ces affaires», a déclaré le président de la Laddh. Dans ce sillage, il rappellera que l'Algérie a ratifié la Convention internationale contre la torture. Mais cette dernière est restée, selon lui, lettre morte. Abordant la levée de l'état d'urgence qui a été décidée au mois de février dernier, le président de la Laddh a souligné que cette levée n'a rien changé sur la scène politique et sociale dans notre pays.
«Les marches sont encore interdites à Alger et dans d'autres wilayas du pays», a-t-il dit, citant à titre d'exemple l'empêchement par les autorités de Laghouat d'une marche qui devait être organisée par les jeunes chômeurs de cette wilaya. Maître Mustapha Bouchachi dénoncera, par ailleurs, l'interdiction des conférences de la Laddh à Alger et à Boumerdès.
«Les militants des droits de l'homme et les représentants de la société civile n'ont pas le droit de s'organiser et d'exprimer leurs points de vue», a-t-il regretté. «Le plus grand pays africain (après la division du Soudan) ne peut pas octroyer 100 m2 aux citoyens pour organiser un rassemblement ou une conférence pour s'exprimer librement, C'est très grave», a conclu le président de la Laddh.
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Posté Le : 11/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Madjid Dahoumane
Source : www.infosoir.com