Une proposition de résolution signée par 26 députés de diverses
appartenances politiques demandant la mise sur pied d'une commission d'enquête
parlementaire sur l'état des droits civils et politiques et des libertés
publiques vient d'être adressée au président de la République.
Se basant, entre autres, sur les articles 99, 100, 159 et 161 de la Constitution, les
articles 76 et 86 de la loi organique 99-02 portant organisation de l'APN et du Conseil de la Nation et de leur relation entre eux et avec le
gouvernement, les articles 5, 7 et 8 de la loi 01-01 relative au membre de l'APN et l'article 69 du règlement intérieur de l'APN, les signataires de cette correspondance proposent au
premier magistrat du pays la création de cette commission d'enquête
parlementaire. Cette commission aura pour objectif «d'examiner les violations
dont fait état l'opinion publique, des acteurs politiques et sociaux et des
citoyens».
La commission, précisent les
députés concernés, cernera les termes de la problématique de la régression des
libertés politiques et droits civils, ses visées, ses circonstances, ses
justifications et ses effets sur les citoyens, les institutions de l'Etat à
travers une investigation poussée auprès de toutes les parties concernés… et ce
par l'audition de toute personne et responsable concerné ainsi que par la
collecte de documents et de preuves et la sollicitation de toute expertise
nécessaire. «Outre une évaluation générale de notre législation, la commission
aura à présenter un rapport sur l'effectivité de l'exercice des droits et
libertés dans notre pays ainsi que des propositions susceptibles de mieux
garantir cet objectif à l'avenir, afin d'éviter la reproduction des
violations…», soulignent les 26 signataires.
En introduction, les députés
rappellent que la
Constitution algérienne (dans son chapitre IV) à l'instar de
celles des pays démocratiques consacre l'essentiel des libertés fondamentales
et des droits de l'homme en cours dans un Etat moderne et démocratique. A ce
titre, il est fait rappel des dispositions de la Constitution
inhérentes au droit à la défense,… de la présomption d'innocence, la légalité
des personnes devant la loi… le droit à la réparation judiciaire, la liberté
d'expression et de réunion, d'association, de création de syndicat et de parti
politique, de grève, etc. «Pourtant dans la réalité, même après l'abrogation de
l'état d'urgence, des témoignages quotidiens de victimes et/ou les médias
signalent des atteintes aux libertés individuelles et collectives de la part
des institutions et d'agents d'Etat censés les protéger», lit-on dans la
correspondance.
Abordant le volet lié aux libertés syndicales, les signataires de la
correspondance qualifient de «discrimination attentatoire aux libertés
syndicales», la préférence accordée par les pouvoirs publics à l'UGTA sur les autres partenaires sociaux. «L'instrumentalisation
de l'appareil judiciaire et de la loi contre le droit de grève et la liberté de
presse, n'exprime-t-elle pas une volonté d'homogénéisation du champ politique
contraire à la loi et aux aspirations démocratiques de la société ?… Des
citoyens auraient-ils donc, seuls à l'exclusion de tout autre, le monopole du
droit de création de partis politiques, de syndicats et d'associations…», s'interrogent
les députés signataires.
Pour ces derniers, en matière de réforme, la réhabilitation et la
promotion du dispositif de droits et libertés en vigueur sont un préalable à
tout projet de changement démocratique… «Il est donc urgent pour l'Assemblée
nationale d'enquêter sur l'état de l'exercice et du respect des libertés
publiques et des droits civils et politiques. L'APN en charge de la protection
des libertés fondamentales de par l'article 122-1, doit être fidèle au peuple
et à l'écoute permanente de ses aspirations conformément à l'article 100 de la Constitution», conclut
la correspondance.
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Posté Le : 26/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com