Le traitement approximatif du dossier de l'emploi et l'implication timide des structures de contrôle, ont fait de Souk-Ahras, une zone de non droit par excellence, vu l'ampleur des dépassements enregistrés en milieu professionnel, notamment dans le secteur privé.L'exploitation de plusieurs dizaines de jeunes femmes dans les crèches et les jardins d'enfants font partie des pratiques courantes et l'on est déjà loin du temps de ces visites inopinées des commissions mixtes d'inspection.Des personnes recrutées parmi les couches défavorisées assurent plus de dix heures par jour pour un salaire de 5000 DA remis à doses homéopathiques par les propriétaires de l'agrément, affiliés dans leur majorité à la mouvance islamiste. Fayrouz H., l'une des jeunes femmes victimes d'exploitation en est témoin. «Je suis dans une garderie pour enfants où je perçois 3000 DA au lieu des 6000 DA promis au début de mon recrutement. La propriétaire de l'agrément fait ainsi pour maintenir ses employées le plus longtemps possible. Si vous partez avant-terme vous êtes perdant, alors autant patienter pour récupérer son dû», a-t-elle confié.La même situation est vécue par ses collègues. Toutes ne sont pas déclarées aux assurances sociales et n'ont jamais bénéficié de congé. Le week-end elles sont mobilisées pour faire le ménage. Dans les carrières, des accidents de travail dus essentiellement au non respect des mesures de prévention de la part des employeurs sont souvent signalés par les familles des victimes et c'est généralement à «l'amiable» que le problème est résolu.«J'ai la jambe gauche partiellement paralysée à cause d'une chute du haut d'un échafaudage mal conçu et je n'arrive pas encore à faire valoir mes droits (?) mon employeur un entrepreneur des plus introduits a tout fait pour éliminer les traces de mon emploi dans son chantier pour une période qui excède les trois années», témoigne Lazhar L, un man?uvre dans le bâtiment.Dans les restaurants, les épiceries, les bains maures, le transport et les cafés? des enfants sont exploités sans scrupules, privés de scolarité, sous payés et exposés à des risques majeurs. Karim F, Lotfi B, Lamia T et Salima D?font partie de ces centaines de jeunes gens qui triment au noir dans les sous sols des salons de couture, les caves des magasins huppés et ateliers de mécanique des quartiers populaires. Dans son bilan officiel, l'inspection du travail compte pour l'année écoulée 4.572 visites d'inspection et de contrôle, couronnées par 1.701 procès verbaux concernant la non déclaration des travailleurs à la sécurité sociale, le non respect des procédures de placement, entre autres?
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Posté Le : 06/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abderrahmane Djafri
Source : www.elwatan.com