Droit de l'homme en Algérie

En recourant systématiquement à la stigmatisation et à la diabolisation de toute forme d’organisation de la société et de ses luttes revendicatives décidées en dehors des carcans institutionnels, le pouvoir et ses relais ont produit l’effet inverse : la cristallisation des mouvements de contestation et leur pérennisation.

L’imposante marche de Béjaïa de la semaine écoulée qui avait réuni autour d’un même mot d’ordre de sauvetage de l’emploi et de l’investissement national des forces vives issues de tous les horizons et de toutes les régions du pays a montré, une nouvelle fois, la vitalité de la société civile, même si elle n’est pas structurée et organisée pour produire des miracles, un effet Macron, comme ce fut le cas en France.

Ce fut une belle leçon de démocratie populaire participative ! C’est là la meilleure preuve qu’un mouvement citoyen aux objectifs clairs, né d’un déni d’investissement opposé à un homme d’affaires qui a fait la preuve de son patriotisme économique pour l’Algérie, peut constituer un puissant levier à même de bousculer l’ordre institutionnel centralisé et de déjouer les petits calculs du pouvoir qui font fi des aspirations populaires au changement.*OMAR BERBICHE elwatan – lundi 17 décembre 2018