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Drogues


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Des projets pilotes sont en train d'être menés dans plusieurs cantons suisses pour voir comment lutter contre la vente au marché noir du cannabis et autres drogues dures. Une démarche qui ne ravit pas tous les partis politiques.En Suisse, le cannabis est la substance illicite la plus consommée. Près d'un tiers de la population âgée de plus de 15 ans y a déjà goûté. Il suffit juste de se balader dans les rues étroites du canton de Genève, ou dans certaines placettes, pour sentir l'odeur de cette drogue vous titiller les narines. Selon l'observatoire suisse des addictions, près de 210 000 personnes en consomment actuellement, dans toute la confédération, tandis que l'autre tiers présente un usage problématique.Devant une telle ampleur, les cantons de Genève, de Zurich, de Bale et celui de la capitale, Berne, cherchent un moyen pour réguler la consommation du cannabis, sans pour autant donner la liberté totale aux fumeurs. Ils veulent surtout offrir une alternative au marché noir. Ces villes ont déposé un dossier auprès de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) en vue obtenir une dérogation à la loi sur les stupéfiants qui interdit et punit la consommation et ?uvrent pour une dépénalisation de la consommation.Convaincre les jeunes d'avoir une consommation contrôlée du cannabis. Bien que le ministre de la Santé, Alain Berset, ait exclu toute dépénalisation, il a en revanche salué les expériences menées par le canton de Genève pour une consommation modérée et assumée du cannabis. Ceux qui sont pour la consommation tolérée du cannabis partent du constat que la répression actuelle est loin de mettre fin à la consommation d'herbe, notamment chez les jeunes, tandis qu'elle permet au marché noir et aux trafiquants de drogue de prospérer. C'est pour cette raison que les quatre villes ont toutes lancé des projets pilotes qui visent les fumeurs durs.Au canton de Genève, par exemple, l'idée du projet pilote est de permettre aux jeunes englués dans la consommation de la marijuana de se procurer à travers des voies légales du haschich. Le but, selon la présidente de la commission consultative en matière d'addiction, est d'orienter les jeunes vers une consommation contrôlée. Autrement dit responsabiliser les jeunes fumeurs pour qu'ils comprennent d'eux-mêmes que ce qu'ils consomment peut avoir des effets néfastes sur leur santé plus tard.A Zurich, les autorités ont ouvert un dialogue direct avec les consommateurs de cannabis pour comprendre les raisons de leurs actes et chercher en commun les solutions pour en sortir. La ville a axé ses efforts sur les jeunes de 16 à 18 ans, dont la consommation pose véritablement problème. A Berne, c'est une solution radicale que le canton veut proposer aux fumeurs : leur permettre d'acheter de l'herbe en pharmacie à condition d'être majeurs, de ne souffrir d'aucune maladie psychique et de résider dans la capitale.Le but de cette démarche, selon les autorités, est d'assécher le marché noir et de proposer un produit de meilleure qualité, sans pesticides ou autres substances nocives pour la santé. Les mêmes autorités espèrent aussi que le contact avec la pharmacie va permettre de favoriser le facteur de la prévention et d'amorcer un dialogue avec les gros consommateurs. Berne, quant à elle, veut limiter cette démarche aux adultes, mais ne s'interdit pas de viser également les mineurs, si les résultats s'avèrent positifs.Quant à la ville de Bale, elle a décidé de se concentrer exclusivement sur des malades qui ont besoin de stupéfiants pour calmer leur douleur (maladie de Parkinson, sclérose en plaques?) ou des personnes âgées obligées de consommer du cannabis pour pouvoir dormir. Ces personnes, qui se fournissent souvent auprès du marché noir, pourront désormais le faire en toute légalité pendant une période déterminée pour voir comment leur état de dépendance va évoluer.L'initiative des quatre villes est louable, mais elle risque de se heurter au refus des hommes politiques. Déjà l'UDC (Parti de droite) veut faire capoter toutes les initiatives et demande au contraire le renforcement de la loi punissant la consommation des drogues. Or cette attitude ne peut pas tenir longtemps car les citoyens eux-mêmes et de nombreuses associations sont prêts à appeler pour l'organisation d'une initiative populaire pour demander la dépénalisation de la consommation personnelle qui est déjà effective à Genève et même ailleurs.
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