Dans le but de prendre en charge les jeunes toxicomanes, deux centres intermédiaires de soins pour toxicomanes sont en voie de réalisation à Oran. Il est également prévu la mise en place de deux unités d'hospitalisation et de prise en charge des toxicomanes au niveau des EPH El-Mohgoun et Aïn El-Turck en exécution de l'instruction N°24/MIN/MSPRH du 28 juin 2007, ainsi que le transfert du centre de désintoxication de l'EHS Sidi Chahmi vers le CHU d'Oran. Pour connaître l'ampleur du phénomène et élaborer une politique de lutte contre le fléau, l'Etat prévoie le lancement d'une enquête nationale sur la propagation de la toxicomanie. Cette enquête qui se déroulera sur une période de cinq à six mois, sera menée par une équipe composée d'experts nationaux et étrangers sur un échantillon de 20.000 jeunes issus des différentes régions du pays. Une enveloppe de 18 millions de DA sera dégagée par l'Etat pour le lancement de cette enquête épidémiologique nationale sur la situation de la toxicomanie en Algérie, rappelle-t-on. Dans le même cadre, une convention-cadre portant introduction des thèmes de sensibilisation sur les dangers de la drogue dans les activités de formation et d'enseignement professionnels a été signée, la semaine dernière, entre l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie et le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Le document porte notamment sur la mise en oeuvre d'une «large action» d'information et de sensibilisation dans les établissements de formation et d'enseignement professionnels. Les données actuellement disponibles, insuffisantes et parcellaires, ne permettent pas d'apprécier l'ampleur du problème de la toxicomanie. Cependant, les statistiques judiciaires et celles de la sûreté nationale montrent une augmentation régulière des quantités de drogues saisies et des infractions relatives à leur utilisation. Environ 16,5 tonnes de cannabis ont été saisies en Algérie en 2007, alors qu'en 2005 quelque 5 tonnes ont été saisies. Cette hausse démontre que le pays est confronté à «un problème majeur et un danger imminent». 50% des trafics se font dans les zones de l'Ouest. Les jeunes âgés entre 18 et 25 ans représentent 43,5% des consommateurs de drogue au moment où la tranche 25-35 ans constitue 38%. Selon un rapport sur le développement du système national de santé, stratégie et perspectives, établi par le ministère de la Santé et de la Population en 2001, l'évaluation de ce problème s'explique en partie par la situation géographique particulière qui fait de l'Algérie un lieu de transit des réseaux de trafic internationaux entre pays producteurs de drogues et pays consommateurs, la situation socio-économique de crise, de violence et d'insécurité grave qui a prévalu ces dernières années. La situation des jeunes qui sont les plus exposés aux dangers de la consommation de drogue, l'échec scolaire, l'exclusion, le chômage, le vide culturel, la promiscuité, le manque d'information, d'éducation et de sensibilisation constituent autant de facteurs de risque de toxicomanie.
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Posté Le : 01/03/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com