Algérie

Drogue et conflit familial



Drogue et conflit familial
J'ignore tout de cette affaire de drogue. Un conflit de famille, qui couve depuis plusieurs mois, a motivé les accusations portées à mon encontre par mon beau-frère. Il veut se venger », déclare en substance B. Larbi, âgé de 47 ans, un ex-militaire radié pour indiscipline. Son coaccusé, le beau-frère, B. Mohamed, 45 ans, enfonce le couteau dans la plaie : « Il m'a remis à l'avance 60 millions de centimes en contrepartie du convoiement du kif trouvé en ma possession. Cela ne regarde absolument pas la famille Monsieur le juge. » Les accusés se regardent en chiens de faïence, on devine aisément ce que l'un aurait souhaité faire subir à l'autre. De constitution physique identique, ils ont une certaine ressemblance dans les traits trahissant un lien de parenté. Le président interrompt la contemplation : « Vous êtes là pour une affaire de drogue et je vous invite à ne pas tergiverser. » Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, la genèse remonte au mois de novembre de l'année écoulée et a eu pour théâtre les abords de la ville de Naâma.Une patrouille de gendarmerie a repéré un véhicule suspect de type Mercedes en stationnement sur le terre-plein. En tentant de s'en approcher, il démarra sur les chapeaux de roues. La Mercedes, conduite par B. Mohamed, est finalement interceptée après une course poursuite à travers le désert. Les gendarmes ont mis la main sur une quantité de plus de 131 kg de résine de cannabis, découpés en plaquettes et soigneusement dissimulés dans les parois du véhicule. Lors de son interrogatoire, B. Mohamed a déclaré que la drogue provenait du royaume chérifien et qu'il était chargé de son convoyage vers la capitale de l'Ouest. Il a affirmé avoir perçu à cet effet 60 millions de centimes de son beau-frère, B. Larbi.Ce dernier devait fourguer le kif à des dealers de la place d'Oran, selon les résultats de l'enquête de la gendarmerie. Le représentant du ministère public a mis en évidence les conséquences néfastes du trafic de drogue sur la population, notamment jeune, avant de requérir une peine de 20 ans de réclusion pour chaque accusé. La défense a plaidé le bénéfice des circonstances atténuantes, requête rejetée par le jury. Au terme des délibérations, le tribunal criminel a condamné chacun d'eux à 12 années de réclusion.


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