Algérie

Drogue
Voilà une journée qui aurait dû être célébrée comme il se doit par les pouvoirs publics ou les associations au regard des ravages causés par la consommation de la drogue au sein de la société algérienne. Il s'agit de la célébration de la Journée mondiale contre les drogues et la toxicomanie qui coïncide avec le 15 octobre de chaque année. Pour cette année, on suppose que la journée fériée du 15 octobre coïncidant avec la fête de «Mouharem» a occulté totalement celle de la Journée mondiale de lutte contre la drogue. La banalisation de la drogue est un phénomène récent. Autrefois, la consommation de la drogue était un tabou, aujourd'hui elle est banalisée à cause des problèmes qui frappent la jeunesse, notent les spécialistes. Ainsi, les quantités de drogue saisies par les services de sécurité, de plus en plus impressionnantes à travers l'ensemble du territoire de la wilaya de Chlef, renseignent, un tant soit peu, sur l'ampleur de ce phénomène qui touche jusqu'aux élèves des collèges âgés de moins de 15 ans. D'ailleurs, il ne se passe pas un jour sans que les médias ne rapportent des saisies d'importantes quantités de drogue, notamment le cannabis ainsi que des psychotropes. Quant aux dealers, ils préfèrent prendre le risque pour s'enrichir facilement. Il faut souligner que le «marché est très bien approvisionné» par cette substance toxique et mortelle. Que ce soit par mer ou par terre, le cannabis a envahi le pays et, malheureusement, il demeure à la portée de n'importe qui pour des modiques sommes, d'autant plus quand on est voisin avec un pays connu pour être le fournisseur à hauteur de 60% de cannabis à l'échelle mondiale. Dressant une cartographie du trafic de drogue en Algérie, une récente étude soutient que l'activité des narcotrafiquants est plus intense à l'Ouest. Selon le professeur Mahmoud Ould Taleb, enseignant hospitalo-universitaire à la faculté de médecine d'Alger, la banalisation de la drogue est due à plusieurs facteurs dont celui de l'absence de «l'autorité paternelle» qui refuse de prendre ses responsabilités, puis celui des perspectives offertes aux jeunes quant à leur avenir. Bien entendu, il faut reconnaître que l'Etat n'a pas cessé de sensibiliser les jeunes aux méfaits de la drogue et a même créé des centres de désintoxication pour remédier à la situation. C'est ainsi que fut réalisé à Chlef un centre intermédiaire de soins pour toxicomanes (CIST). Depuis son ouverture en juillet 2010, cette structure ne cesse de prodiguer soins et conseils à des personnes de plus en plus nombreuses. Selon les gestionnaires de cet établissement, 90 % des patients s'y présentent volontairement et le reste est orienté par les professionnels de la santé. Les toxicomanes, qui viennent de toutes les communes, sont pris en charge par une équipe médicale composée de psychiatres et de psychologues. Selon ses responsables, le CIST joue convenablement son rôle en matière d'accueil et de traitement de cette catégorie de malades. Outre cette activité, il assure également des soins aux malades mentaux. Quant aux risques liés à la consommation de la drogue sous toutes ses formes, les spécialistes reconnaissent qu'ils sont nombreux et multiples. Tout d'abord, la délinquance qui est la première chose qui guette ceux qui goûtent à la drogue. A cela s'ajoutent l'exclusion sociale et la violence. Quand on s'adonne aux drogues, on développe petit à petit une dépendance. Et le manque provoque des réactions violentes. Des violences qui varient selon la nature psychologique de chaque individu. Et cette même dépendance engendre inéluctablement des problèmes psychiatriques tels que le suicide, la dépression. Certains observateurs affirment que les consommateurs de drogue ne sont pas forcément des marginaux. Il y aurait également des gens intégrés dans le monde du travail qui s'y adonnent.


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