Certains gestes malheureux de nos concitoyens ne s'expliquent toujours pas. A Draria (Alger), des personnes ne se sont pas gênées pour s'en prendre violemment aux artistes venus s'y produire dans la nuit de dimanche.
Des bouteilles en verre ont été jetées en direction de la scène, blessant deux jeunes chanteurs originaires de Centrafrique et un enfant de 5 ans qui se trouvait dans le public. Les trois blessés ont été évacués vers l'hôpital de Draria où ils ont reçu les premiers soins. Les policiers en faction n'ont pu trouver où campaient les personnes qui ont lancé les projectiles. Les auteurs des « attaques » se trouvaient, semble-t-il, dans l'immeuble qui surplombe la scène aménagée sur la place publique de Draria, une commune de la périphérie de la capitale.Ahuris par un tel geste, les membres de la délégation qui accompagnait les artistes sont partis dans le désordre qui a fait suite à ce geste d'énergumènes malveillants. Et le spectacle, entamé avec un groupe du Sahara occidental, a été aussi arrêté, puisque le nombreux public a vite déguerpi. Chacun des présents y est allé de son hypothèse : les tenues « indécentes » des artistes centrafricains « expliquent » ce geste malheureux envers des artistes qui rendent honneur, par leur seule présence, au pays hôte. D'autres, plus nombreux, affirment que des jeunes « à la recherche de sensations fortes », ont commis leurs geste sans en calculer les véritables conséquences. Loin d'eux l'idée de s'attaquer à des étrangers, a fortiori des amis de l'Algérie. Des actes similaires, néanmoins, ont été signalés dans certains endroits. Plus malheureuse est la réaction de cercles « cultivés ». Une certaine presse « de mauvaise presse » fait écho à ces gestes et a parlé, sans aucune décence, de l'« accoutrement étrange » d'artistes qui ont pris part au défilé d'ouverture du Panaf' qui s'est ébranlé sur la rue Zighout Youcef, à Alger-Centre. Cette réaction épidermique n'honore pas ses auteurs, dont l'ignorance des réalités sociologiques du continent et de la diversité qui le caractérise nous laisse incrédules. Par leurs écrits, ces journaux se disqualifient et nous renvoient à une époque où tout étranger était suspecté. Décidément, tout individu est le bourreau d'un autre, plus fragile que lui.
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Posté Le : 20/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com