Deux jeunes ont perdu la vie alors qu'ils étaient «montés» au stade pour s'éclater et voir un beau match. Le laxisme des responsables, la négligence coupable de prétendus gestionnaires des enceintes sportives leur ont coûté cher. Au-delà du constat et des regrets, il faut que des têtes tombent pour que plus jamais ce genre de drame ne se reproduise.La dernière en date remonte au mois d'août dernier, à l'occasion d'un dossier consacré au démarrage de la saison footballistique qui coïncide cette année avec le «50e championnat national». En effet, InfoSoir a dénoncé le travail de la commission d'homologation des stades qui, souvent, bâcle son travail juste pour donner le feu vert à une compétition dont l'intérêt ne réside pas seulement dans le jeu, mais dans d'autres enjeux, notamment sociopolitiques car le football est et sera toujours un exutoire pour les foules. Face à l'absence de stades modernes et aux normes, notamment ceux de l'Eurocode, et les lenteurs qui caractérisent les travaux des deux nouvelles enceintes de l'Algérois, celles de Douéra et de Baraki, les clubs de la capitale se rabattent sur les vieux stades, y compris le 5-Juillet qui date de plus de quarante ans, pour ceux qui l'ont peut-être oublié ! Et ce ne sont pas les opérations de rafistolages, coups de peinture et mise en place de chaises en plastique réalisées à la veille des Jeux panarabes de 2004 et les Jeux africains de 2007, qui vont rattraper ce qu'a entamé la nature. Voyez en Europe et même ailleurs, il y a de moins en moins de stades ouverts aux quatre vents. Toutes les enceintes sont pourvues de tribunes couvertes, et celles qui n'en ont pas, à l'image du Vélodrome de Marseille, on les mets à niveau. Pas plus tard qu'hier, l'OGC Nice a abandonné son vieil antre du Ray pour disputer son premier match à la Riviera Arena, au moment où une équipe du CTC faisait son expertise après le drame de samedi qui a coûté la vie à deux jeunes supporters de l'USM Alger. L'organisme de contrôle avait déjà alerté les gestionnaires de l'Office du complexe olympique, en 2003, sur l'état de plusieurs pans de cette enceinte qui ont fait l'objet d'agressions à travers les infiltrations d'eau et autres aléas climatiques. Ailleurs, les autorités ont pris des décisions fermes comme par exemple détruire le mythique stade de Wembley pour en construire un nouveau qui cadre avec les exigences du troisième millénaire ou bien entamer une grosse opération de consolidation et de mise à niveau à l'instar de l'historique Maracana de Rio qui accueillera le prochain Mondial-2014. Aujourd'hui, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, annonce que tous les stades d'Algérie devront être expertisés, c'est une bonne chose, mais est-ce suffisant lorsque le laisser-aller et le laxisme ont souvent été les outils de gestion de bon nombre de responsables ou que certains d'entre eux ont dû faire face au refus de leur tutelle à financer des projets de réhabilitation des infrastructures. Toutefois, on a tendance à réagir trop tardivement. Il a fallu qu'il y ait mort d'homme pour que les autorités fassent semblant de prendre des décisions. La première démarche du ministre de la Jeunesse et des Sports est bonne, mais insuffisante. Il faut cerner les responsabilités des uns et des autres. Des sanctions doivent absolument tomber.
La fatalité
«Revenir d'un stade dans un cercueil»
L'Algérie accuse un sérieux retard en matière d'infrastructures sportives et celles qui existent ne suffisent non seulement plus à accueillir le nombre débordant de pratiquants et d'athlètes, mais encore méritent une remise à niveau pour se conformer aux normes et standards internationaux. Le salut de notre sport passe par là et les performances également. Quant aux spectateurs, il est temps de les mettre en sécurité totale et sans faille. Laisser des poteaux de projecteurs accessibles, faire entasser des centaines ou des milliers de supporters dans des conditions inacceptables sont des fautes graves passibles de prison. La vie d'un homme vaut tous les sacrifices et tous les investissements, d'autant qu'il s'agit de notre jeunesse. Une jeunesse avide de joie de vivre et d'épanouissement. Pas de revenir d'un stade dans un cercueil !
Le nombre
Les martyrs du 5-Juillet
Sofiane Azib, Seïf-Eddine Derhoum, Sid Ali, hier, Houdaïfa Cherrid, au mois d'avril dernier, Mouh Diga en 2011, ils sont tous jeunes, partis à la fleur d'âge. Ils sont tous morts dans des circonstances atroces au stade du 5-Juillet. Leur seul tort, c'est d'avoir dans le sang les couleurs de l'USMA, du MCA ou bien d'autres formations. A qui le tour ' se demandent les fans en général. Malgré des événements qui se sont produits bien avant le drame d'hier soir, les responsables n'ont pas bougé le petit doigt pour assurer une certaine sécurité dans les stades d'Algérie. Si ce qui s'est passé hier s'est déroulé dans la meilleure infrastructure footballistique au niveau de l'Algérie, qu'en est-il des autres stades du pays ' En 2011, un jeune de 16 ans (Mouh Diga) a été poignardé dans les tribunes, lors du derby MCA-USMA. On s'est demandé comment des armes blanches ont pu être introduites dans le stade ' Au mois d'avril dernier, à l'occasion de la demi-finale de la Coupe d'Algérie entre le MCA et l'ESS, un jeune supporter (Houdaïfa Cherrid), a trouvé la mort après avoir perdu l'équilibre en escaladant un pylône électrique. La question ' Comment un supporter a pu escalader un pylône sans être réprimandé ' L'effondrement d'une partie de la tribune N°13 a fait deux morts hier, alors que des fissures ont été constatées dans le béton sans qu'il y ait une réaction de la part des responsables concernés. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a ordonné l'ouverture d'une enquête... après quoi '
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Posté Le : 23/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A S B
Source : www.infosoir.com