Algérie

Douze syndicats autonomes rejettent la nouvelle grille des salaires



Grève générale dans plusieurs secteurs Les responsables de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique sont décidés à paralyser le pays demain pour faire entendre leurs revendications. Face à l?inflation galopante qui lamine sans cesse le pouvoir d?achat des fonctionnaires et aux promesses non tenues d?augmentation de salaires conséquente, les syndicats autonomes sont déterminés, en effet, à exprimer leur rejet des politiques économique et sociale du gouvernement. Les animateurs de la contestation regrettent qu?à la veille de leur action, l?Exécutif continue à faire la sourde oreille et à se confiner dans le mutisme. Demain, douze syndicats autonomes affiliés à la coordination et représentant les secteurs de la santé, de l?enseignement supérieur, de l?éducation, des vétérinaires, des psychologues et de l?administration de la Fonction publique exprimeront notamment leur mécontentement contre la nouvelle grille des salaires, le statut général de la Fonction publique et l?opacité qui entoure la confection du régime indemnitaire. Les syndicats concernés sont le SNPSP, SNPSSP, SNPDSM, SNMASM, Cnes, Snapest, SNVFAP, SNAPS, Satef, SNTE, Unpef, Snapap. Ce dernier représente, à lui seul, plusieurs unions nationales, à savoir la santé publique, la formation professionnelle, l?éducation nationale, l?enseignement supérieur, les femmes fonctionnaires, les collectivités locales... Le Conseil des lycées d?Algérie (CLA) adhère à la grève. La grille des salaires élaborée par les pouvoirs publics et qui ne répond nullement aux aspirations des fonctionnaires a été, certes, le détonateur de ce mouvement, mais la principale raison qui a fait bouger les syndicats autonomes reste leur marginalisation et le mépris dont ils se disent victimes. « Toutes les tentatives des syndicats autonomes de sensibiliser les pouvoirs publics sur la situation de leurs secteurs respectifs d?activité restent vaines. Cette indifférence est une preuve supplémentaire quant à notre exclusion et notre déni d?existence », a déploré la coordination par la voix de son porte-parole, M. Meriane. Les animateurs de la grève ont rappelé, manière de répondre au chef du gouvernement qui avait déclaré que les portes du dialogue sont ouvertes aux partenaires sociaux, qu?au mois d?octobre 2007, les représentants de la coordination se sont déplacés à la chefferie du gouvernement pour demander audience à M. Belkhadem pour lui remettre une lettre détaillée de leurs revendications et de leurs propositions. Quelle fut leur déception lorsque le chef de cabinet les a invités à quitter les lieux en leur signifiant que le chef du gouvernement n?est pas dans son bureau. « On nous a demandé de laisser la lettre au bureau d?ordre, à l?image de tous les citoyens algériens. Comment voulez-vous que l?on ne riposte pas par une action d?une grande envergure. Nous demandons un peu d?égard envers l?élite et les fonctionnaires de ce pays », a expliqué le conférencier qui a soutenu que le combat et les revendications des syndicats autonomes ne méritent pas d?être diabolisés, ignorés ou considérés comme des épiphénomènes. « Au contraire, ils constituent une chance et des ancrages solides pour une alternative capable de saisir les enjeux de fond de la situation actuelle et de prendre toutes leurs responsabilités pour conduire une véritable dynamique de progrès », a indiqué un syndicaliste. Dans ce contexte, M. Meriane a tenu à préciser que le chef du gouvernement ne les a jamais invités à une table de négociations et il ne les a jamais sollicités pour faire des suggestions alors qu?ils sont le vivier des compétences et une force de proposition. A travers la journée de protestation, les syndicats proposent, pour l?amélioration du pouvoir d?achat, la diminution de la TVA sur certains produits de première nécessité, une réévaluation légère du dinar, l?encouragement de la production nationale afin d?ajuster l?équation de l?offre et de la demande à l?avantage de cette dernière. « Nous demandons la révision à raison de 70 DA au lieu de 45 DA de la valeur du point indiciaire. 45 DA est un leurre, c?est une injustice criarde envers les enseignants. Nous revendiquons un salaire digne et décent pour pouvoir subvenir aux besoins du quotidien loin de la précarité », a indiqué l?orateur en soutenant que la situation est actuellement insoutenable et l?Etat ne pourra jamais construire un avenir avec une vision restreinte. Les syndicats ne comprennent pas pourquoi le pouvoir en Algérie accepte le multipartisme mais réfute le pluralisme syndical. L?action de demain, jugée unanimement légitime, sera suivie de plusieurs autres manifestations si les pouvoirs publics ne répondent pas favorablement aux doléances de ses initiateurs.


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