Devant la demeure des grands-parents de Nihal Si Mohand, il n'est pas vraiment nécessaire d'aborder les habitants pour savoir ce qu'ils ressentent. Hier encore, la tristesse et la consternation se lisaient sur tous les visages que l'on croisait. Les regards dans le vide et les quelques phrases qu'on entend ici et là suffisent pour deviner la profondeur de la douleur qui ronge les habitants de ce petit hameau de moins d'une dizaine d'habitations.À l'ombre des oliviers qui bordent la route carrossable d'où on amorce la descente à pied vers le hameau, des dizaines d'habitants, pour certains accoudés aux véhicules en stationnement tout au long des bordures, discutaient toujours comme si la triste nouvelle de Nihal venait tout juste de tomber. L'atrocité avec laquelle Nihal a été tuée est ce qui semble avoir choqué davantage les habitants. Sur la descente, serpentée, menant vers la demeure mortuaire, le va-et-vient des personnes venant présenter leurs condoléances est incessant.Hier, Mokrane Si Mohand était parmi les autres membres de la famille qui accueillaient les visiteurs dans une ambiance chargée d'affliction. Dans la matinée, une nouvelle est venue alimenter à nouveau les palabres parmi les groupes de personnes agglutinés aux murs des différentes bâtisses : une équipe de la Police scientifique de la Gendarmerie nationale a été aperçue à l'endroit que le procureur du tribunal des Ouacifs a qualifié de "lieu du crime". C'est dans ce champ que la robe et les restes humains ont été découverts dimanche et lundi derniers.Cette équipe y a passé une bonne partie de la journée "certainement à la recherche de nouveaux indices !", commente un habitant. "Si la police scientifique et la Gendarmerie nationale sont revenues ce n'est certainement pas pour rien", analyse un autre. D'autres parlent d'une question tout aussi douloureuse : l'enterrement de Nihal. Selon quelques habitants, les restes humains découverts seraient remis à la famille aujourd'hui, samedi, et que, fort probablement, l'enterrement aura lieu à Oran où vivent les parents du petit ange.Cependant, les discussions et surtout les interrogations tournaient, comme d'ailleurs la veille, autour de l'identité de l'auteur de cet abominable crime, ses motivations pour agir ainsi en monstre et ses éventuels liens avec la famille et d'éventuelles complicités.À écouter les habitants, il ne manquerait plus que les arrestations mais les vraies investigations, celles des services de sécurité se poursuivent en silence comme l'impose le secret de l'enquête. À Aït Abdelouahab, après que l'espoir de revoir Nihal vivante s'est effondré, le dispositif d'alerte quant aux enlèvements d'enfants a montré ses limites, les habitants n'ont qu'un seul souhait : voir les services de sécurité mettre la main sur ce monstre et ainsi rendre justice à Nihal et à ses parents.Samir LESLOUS
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Posté Le : 06/08/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Leslous
Source : www.liberte-algerie.com