Malgré ses cinq siècles d'existence, le plus vieux quartier de Douirette, un des premiers ensembles urbains de la wilaya de ville des roses, en est aujourd'hui dans état d'abandon quasi général qui efface chaque jour un peu plus ce repéré important dans l'histoire de la mémoire de Blida.Le visiteur à ce vieux quartier de l'époque ottomane, que les Blidéens appellent la Casbah de Blida, est vite frappé par le désordre qui règne dans ses rues et le délabrement avancé des façades de ses vieilles demeures dont l'histoire est intimement liée à celle de la ville et sa région. Considéré comme le plus important bien culturel de la capitale de Mitidja, ce quartier présente des caractéristiques architecturales semblables à celles de la Casbah d'Alger. Selon de nombreux témoignages d'anciens habitants, Douirette avait abrité de nombreuses réunion de militants durant la guerre de libération et des figures historiques à l'instar de Larbi Tebessi et Cheikh El Okbi y ont fait des passages, les Douirette est également célèbre pour avoir fait naitre de grands artistes, à l'image de Keltoum, Farida Saboundji, ou encore le chanteur Rabah Deriassa.
Autres paradoxe, ce vieux quartier qui abrite plus de 50.000 âmes, selon des riverains, semble avoir accueilli une des communautés citadines des plus anciennes et des plus raffinées de la région, ne compte pas un seul centre culturel ou association de sauvegarde de son patrimoine. Cette vieille cité abrite aussi le Palais du roi Benhazin Kondo, 11e roi du Dahomey (Bénine), une demeure ottomane où le monarque africain avait été assigné à résidence par l'administration coloniale française de 1894 jusqu'à 1906, date de son décès. Le palais à l'abandon, est aujourd'hui fermé. Au fil des ans, le délabrement s'aggrave et le tissu urbain du quartier de disloque sous l'effet conjugué des intempéries et des interventions irréfléchies des indus occupants, auxquelles s'ajoute une absence manifeste d'entretien.
Sans compter, les constructions anarchiques et les nombreuses modifications qui ont mis à mal le cachet architectural typique des Douirette. Conscient de cette situation alarmante, des habitants du quartier affirment qu'ils ne cessent d'alerter sur le danger que représente la majorité des bâtisses en raison de leur vétusté, en insistant sur l'intervention des pouvoir publics pour aider à leur restauration, une opération qui s'avère complexe s'agissant de construction en terre, disent-ils. Une étude est «actuellement en cours» afin d'ériger un secteur sauvegardé du centre-ville de Blida comprenant le quartier des Douirette comme monument secondaire, selon responsable du service du patrimoine à la direction de la culture de la wilaya.
Après le rapatriement des ossements du roi, ce palais a connu des changements, dans ses structure et architecture, qui ont irrémédiablement défiguré son cachet typiquement ottoman. Achetée depuis de longues années par un homme d'affaires de la région, cette demeure s'est agrandie de deux étages supplémentaires, construits à l'aide de matériaux inadaptés, sans aucun respect pour l'architecture originelle. En 2008, cette résidence a été saisie et vendue aux enchères à l'établissement bancaire, affirme le responsable du service du patrimoine à la direction de la culture de Blida, qui précise que cette dernière s'est opposée à la vente.
Posté Le : 12/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachid Lounas
Source : www.lnr-dz.com