Algérie

Double standard



Voilà donc le Kosovo indépendant, malgré la résolution 1244, un texte voté en 1999 par les quinze membres du Conseil de sécurité des Nations unies stipulant expressément la préservation de l?intégrité territoriale de la Serbie et de sa souveraineté sur son territoire. C?est pour quoi cette République se prévaut de ce document pour rappeler l?organisation internationale à ses obligations envers ses membres et à ses propres engagements. On remarquera alors le silence assourdissant des Nations unies. Certains diront d?elle qu?elle refusait d?aller à l?encontre de la volonté des peuples. Mais le problème c?est que son action n?est pas univoque. L?organisation internationale sait, en effet, traîner les pieds, ou se faire très discrète dans d?autres cas. Personne n?oubliera son effacement en 1994, quand le peuple du Rwanda subissait un véritable génocide. Elle venait pourtant de décider l?envoi d?une force internationale de protection. Mission retardée par des querelles entre membres, disait-on alors. Tout récemment, elle a perdu sa voix et oublié ses obligations à l?égard du peuple palestinien malgré les nombreuses résolutions qu?elle a votées depuis 1947. Elle a été saisie pour discuter du drame humain qui se déroule notamment dans la bande de Ghaza, mais elle a été empêchée de le faire. C?est le cas de le dire. Elle refuse ou se montre incapable d?appliquer son propre plan de règlement du conflit du Sahara occidental, allant jusqu?à renvoyer ? fait rare ? dos à dos les deux parties au conflit, c?est-à-dire l?occupant et l?occupé, alors même que depuis les années soixante elle reconnaît au peuple du Sahara occidental le droit à l?autodétermination ou, pour être plus précis, elle traite cette question sous l?angle de la décolonisation. Du jamais vu, puisque l?agresseur et l?agressé pourtant clairement identifiés comme tels sont traités sur un pied d?égalité, une démarche qui bafoue la doctrine même de l?ONU. Il est donc étonnant d?entendre le représentant des Nations unies pour le Sahara occidental constater son échec ou dire encore qu?il n?avait pas de nouvelles propositions, alors même que le Maroc et le Front Polisario étaient appelés à engager des négociations en vue de l?autodétermination du peuple sahraoui. La feuille de route ? l?expression étant désormais à la mode ? est bien claire là-dessus. C?est donc ce traitement au cas par cas ou encore à la carte qui pose aujourd?hui un sérieux problème, au demeurant soulevé par de nombreux pays membres. Ceux-là revendiquent une démocratisation du fonctionnement de l?ONU afin que la gestion des affaires du monde et des conflits notamment ne soit plus le privilège de quelques membres.


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