Algérie

Double explosion dans une école chiite de Kaboul



Au moins six personnes ont été tuées dans une attaque perpétrée, hier, contre une école pour garçons dans un quartier de Kaboul largement peuplé, selon un premier bilan annoncé par la police afghane. Ces explosions sont survenues à l'école Abdul Rahim Shahid du quartier de Dasht-e-Barchi, dans l'ouest de la capitale, et «ont causé des victimes», a indiqué sur Twitter le porte-parole de la police de Kaboul, Khalid Zadran, sans donner plus de détails. Des attaques, essentiellement revendiquées par une branche régionale de l'organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique», sont perpétrées en Afghanistan depuis le retrait des troupes américaines du pays en août dernier. Deux explosions ont frappé l'école pour garçons d'un quartier de Kaboul largement peuplé par des membres de la minorité chiite hazara, a annoncé la police afghane, d'atroces images de victimes transportées à l'hôpital circulant sur les réseaux sociaux. Deux engins explosifs improvisés ont explosé devant l'école. Dasht-e-Barchi abrite de nombreux membres de la minorité hazara, marginalisée depuis des siècles et régulièrement persécutée dans ce pays à majorité sunnite, et a souvent été ciblé par le passé par le groupe Etat islamique (EI). Les déflagrations se sont produites au moment où les élèves sortaient de classe en milieu de matinée, a raconté un témoin, qui a requis l'anonymat. Des victimes ont été emmenées à l'hôpital, mais les talibans empêchaient les journalistes de s'en approcher. La sécurité dans le pays s'est grandement améliorée depuis la prise de pouvoir des talibans en août et le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, après 20 ans d'une guerre d'usure contre leur présence militaire. Des attaques, essentiellement revendiquées par l'Etat islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l'EI, surviennent toutefois encore régulièrement dans le pays. Dasht-e-Barchi a été frappé ces dernières années et depuis le retour au pouvoir des talibans par plusieurs attaques revendiquées par l'EI-K, qui considère les hazaras comme hérétiques. En mai 2021, une série d'explosions s'était produite devant un établissement scolaire pour filles de ce quartier, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés. Une voiture piégée avait d'abord explosé devant l'école, puis deux autres bombes avaient suivi au moment où les élèves se précipitaient dehors. L'EI, qui avait revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d'avoir mené cette attaque. Dans ce même quartier, en mai 2020, un groupe d'hommes armés avait attaqué en plein jour une maternité soutenue par Médecins Sans Frontières tuant 25 personnes, dont 16 mères, certaines sur le point d'accoucher. Cet attentat n'avait pas été revendiqué, mais les Etats-Unis avaient accusé l'EI d'en être responsable. Des attaques de moindre ampleur, revendiquées par l'EI-K, ont encore eu lieu à Dasht-e-Barchi en novembre et décembre 2021. Les talibans eux-mêmes s'en sont souvent pris dans le passé aux chiites afghans, membres de la communauté hazara, qui représente entre 10 et 20% de la population afghane (environ 40 millions d'habitants). Les talibans tentent de minimiser la menace de l'EI-K et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu'ils combattent depuis des années. Ils ont multiplié les raids et arrêté des centaines d'hommes accusés d'en faire partie. Ils assurent maintenant avoir vaincu l'EI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.


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