Les deux attentats kamikazes qui se sont produits, hier matin à Bouira, ont provoqué une grande panique au sein de la population. A notre arrivée sur les lieux des attentats, c'était l'horreur.
Bouira. De notre bureau Des citoyens terrifiés par l'ampleur des dégâts occasionnés par ce premier attentat kamikaze racontent et livrent leurs témoignages. Au grand boulevard, le minibus ciblé par le kamikaze était complètement réduit en ferraille et les éléments de la protection civile s'affairaient à évacuer les victimes. « Je lisais le journal, juste dans le café d'en face, quand j'ai entendu la déflagration. Par un geste machinal, je me suis réfugié à l'intérieur où j'ai eu quelques égratignures suite à une chute de débris », raconte un jeune rencontré sur place. Un autre, serveur dans une caféteria située dans le même bloc que l'agence Djezzy, déclare : « C'était un vrai cauchemar, j'ai vu de mes propres yeux la moitié d'un corps humain projetée par la forte déflagration percutant un poteau juste devant moi. Sur place, il y avait du sang partout, par terre, sur les murs. C'était une scène terrifiante. » Dans l'immeuble, à quelques mètres de là, des familles, sous le choc, racontent : « C'est un véritable carnage. Nous avons assisté en direct à ce drame. De notre balcon, nous avons vu des corps déchiquetés, en lambeaux. » Une habitante nous montre les dégâts occasionnés à son appartement, secoué par la forte détonation. A l'hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira, une foule nombreuse attend impatiemment le bilan du massacre, la peur au ventre et les larmes aux yeux.Des familles de victimes, des rescapés s'agglutinent pour former une foule compacte. Au niveau du service des urgences, des éléments de la Protection civile continuent d'y acheminer des victimes. « Laissez-nous passer, libérez le chemin' », lance un pompier à la foule. Une dame ayant visiblement perdu un proche criait son désespoir. Les rescapés des deux attentats, quant à eux, ont voulu nous livrer leurs témoignages. L'un d'entre eux, gardien au niveau de la chambre d'agriculture, dont le siège a été touché par l'explosion, dira : « Lorsque j'ai entendu la première bombe, j'ai couru vers la sortie puis est survenue une deuxième explosion juste devant moi. Elle fera tomber un mur entier pas loin de l'endroit où je me trouvais. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. » Quant à Mehdi, l'un des rescapés du minibus de Lavalin, il dira : « Je me trouvais à l'intérieur du bus, nous attendions d'autres travailleurs qui devaient arriver. Nous avons été surpris par le choc du véhicule qui nous percutait et la charge explosive qui s'en est suivie. Sur le coup, j'ai pris du temps pour réaliser ce qui s'était vraiment passé. J'ai vu du sang partout et des corps complètement déchiquetés' ça me marquera à jamais. »Paralysé par la peur et le traumatisme qu'il venait de subir, Mehdi ne pouvait poursuivre son témoignage. Hakim, policer de son état, nous expliquera sous le choc : « J'ai travaillé dans d'autres régions et j'ai assisté à des scènes de terrorisme. mais jamais je n'ai vu une telle horreur ! La puissance de l'explosion m'a éjecté à près de 5 m. Au début, j'ai cru que c'était un tremblement de terre. C'était horrible. ! »
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Posté Le : 21/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amar Fedjkhi
Source : www.elwatan.com