Algérie

Double attentat meurtrier en Iran : Le groupe sunnite Jound Allah revendique



Le double attentat meurtrier perpétré jeudi en Iran porte la signature de Jound Allah, un redoutable groupe rebelle sunnite en guerre contre le régime des ayatollahs. Ce groupe sunnite extrémiste l'a clairement revendiqué sur son site web. Cette attaque kamikaze à Zahedan, dans le sud-est de l'Iran, s'est soldée par 28 morts et plus de 250 blessés. Figurent parmi les victimes, plusieurs pasdaran (gardiens de la Révolution), armée protectrice du régime iranien. Le carnage s'est produit près d'une mosquée de Zahedan, chef-lieu de la province du Sistan-Balouchistan, où justement Jound Allah mène une rébellion depuis dix ans. Dans son communiqué, partiellement répercuté par l'AFP, Jound Allah affirme que le double attentat s'inscrit dans un plan de « guerre » contre le régime iranien. « Nous, Jound Allah, annonçons au peuple du Balouchistan et à l'Iran que ce soir (jeudi), deux de ses fils ont pu, lors d'une opération inégalée frappant le c'ur des Gardiens réunis dans la mosquée de Zahedan pour célébrer la Journée des Gardiens, envoyer en enfer plus d'une centaine de Gardiens », indique le groupe dans le communiqué mis en ligne. Ce groupe sunnite extrémiste détaille le déroulement de cette opération macabre dite « réussie ». Il souligne ainsi, comme rapporte l'AFP, que lors de la première phase de l'opération, Abdulbasit Righi s'est fait exploser alors qu'il se trouvait au milieu de dizaines de Gardiens.La deuxième phase de l'attaque a été exécutée après que des membres des services de renseignement, de sécurité et de l'armée eurent encerclé le lieu du premier attentat. Les deux kamikazes portent le nom de Righi, en référence au chef du groupe, Abdolmalek Righi, pendu le 20 juin dernier. « Cette opération est une réponse aux atrocités commises de façon continue au Balouchistan par le régime qui pensait que par la mort d'Abdolmalek (Righi), le combat prendrait fin », précise le même communiqué. Abdolmalek Righi, exécuté par le régime iranien il y a donc moins d'un mois, avait été capturé en février lors d'une spectaculaire opération de détournement vers un aéroport iranien d'un vol international à bord duquel il se rendait des Emirats arabes unis au Kirghizstan. Le groupe avait ainsi promis de venger sa mort. Le double attentat kamikaze de jeudi a été commis au moment où de nombreux fidèles iraniens célébraient l'anniversaire de l'imam Hussein, petit-fils de Mahomet, à la mosquée Jamia, à Zahedan.L'Occident mis à l'indexEn réaction à ce carnage, des responsables iraniens n'ont pas hésité à pointer un doigt accusateur sur certaines puissances occidentales, dont les Etats-Unis et leur protégé Etat sioniste. Mesurant le degré d'hostilité de ces deux pays envers le régime des ayatollahs, le responsable du bureau politique des Gardiens de la Révolution, Yadollah Javani, a fait état d'une implication possible des puissances occidentales. « On ne peut pas exclure l'intervention directe de l'Amérique, des sionistes ou d'autres pays occidentaux dans les explosions de la mosquée Jamia à Zahedan », a-t-il déclaré à l'agence Fars.Déclaration répercutée par des agences de presse occidentales, dont l'AFP. « Les aveux d'Abdolmalek Righi démontrent que l'Amérique, Israël et plusieurs pays européens sont directement impliqués dans ces attentats », a ajouté Yadollah Javadi, pour lequel il n'y a pas l'ombre d'un doute que « les ennemis de notre pays essaient de créer un conflit entre chiites et sunnites ». Jound Allah n'est pas à sa première 'uvre funèbre.Le dernier attentat qui porte sa signature remonte à octobre 2009. Même mode opérateur et même cible. L'attentat avait fait 42 morts, dont plusieurs officiers des Gardiens de la Révolution (pasdaran) à Pishin, localité proche de la frontière pakistanaise. Selon certaines statistiques, le groupe Jound Allah compte plus d'un millier de « soldats » prêts à mourir pour « arracher les droits de la minorité sunnite » en Iran.


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