Deux véhicules piégés conduits par deux kamikazes, à 50 mètres de distance l'un de l'autre, ont ciblé, hier matin, Bir Hassan, un bastion du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth. Bilan de ce sixième attentat depuis le début de l'année : 5 morts et 103 blessés. Un orphelinat, le centre culturel iranien, les bureaux de l'Agence de presse de la République islamique d'Iran et de la chaîne iranienne Irib ont été soufflés par les 70 kilos d'explosifs de la première voiture piégée, de type Mercedes, et les 90 kilos de la seconde, une BMW X5G. Ce n'est pas la première fois que l'organisation chiite, qui soutient le gouvernement syrien, est visée par des attentats meurtriers. Les brigades Abdallah Azzam (un groupe créé en 2009 et tenant son nom du mentor palestinien d'Oussama Ben Laden, fondateur d'al Qaïda) ont revendiqué ce double attentat perpétré de la même manière que celui qui a visé le 19 novembre dernier, dans le même quartier, l'ambassade d'Iran au Liban (25 morts). « Vos frères des Brigades Abdallah Azzam, compagnie Hussein ben Ali, revendiquent le double attentat suicide contre le centre culturel iranien », affirme le groupe dans un communiqué, présentant les intérêts de Téhéran au Liban comme des « cibles légitimes ». Le Hezbollah pointe du doigt un pays du Golfe, principal soutien de l'opposition politique et armée en Syrie. Au pays du Cèdre, certains analystes se demandent s'il ne faut pas « lire » cet attentat, le premier depuis la formation, samedi, du gouvernement après dix mois de gestation, comme une sanction de tout le pays. « Les terroristes ont été sans doute lésés par la formation du gouvernement. Etant certains que ce cabinet va les combattre, ils ont pris l'initiative d'attaquer », écrit le chef du Courant patriotique, Michel Aoun. D'autres estiment que cet attentat pourrait pousser le parti chiite à se désengager de la Syrie. Pour Damas et Téhéran, ce double attentat suicide n'a aucun lien avec l'implication du Hezbollah dans les combats en Syrie. « C'est un crime odieux commis par les takfiristes sous la responsabilité des Etats qui soutiennent et financent le terrorisme » comme les précédents et « il fait partie du terrorisme ciblant le monde arabe et islamique ». Le Liban, qui est profondément divisé par le conflit syrien, réussira-t-il à retrouver ses ressorts ' Fort possible. Surtout si les amis du pays du Cèdre, qui se réuniront à Paris le 5 mars prochain, lui expriment concrètement leur soutien au triple plan humanitaire, politique et militaire.
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Posté Le : 19/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Boukrine
Source : www.horizons-dz.com