Un double attentat a fait au moins 45 morts et une cinquantaine de blessés mardi matin sur les hauteurs d'Alger, selon des sources officielles, hospitalières et des témoins. Les voitures piégées visaient les sièges du Conseil constitutionnel et du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), a affirmé le ministre de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni.
Selon un membre de la Protection civile ayant requis l'anonymat, la première explosion dans le quartier de Ben Aknoun, qui abrite le Conseil constitutionnel, a fait au moins 30 morts, et la deuxième, dans le quartier résidentiel huppé de Hydra, sur les hauteurs de la capitale algérienne, non loin du siège du HCR, a tué au moins 15 personnes.
A Genève, Ron Redmond, premier porte-parole du HCR, a déclaré qu'il y avait "des blessés parmi les membres du personnel" de l'agence et que les bâtiments étaient endommagés. L'appel des employés était en cours et une réunion d'urgence des responsables du HCR a été convoquée au siège pour examiner la situation. "On soupçonne qu'une voiture piégée a explosé dans la rue" vers 9h30, a précisé M. Redmond.
"Il semble qu'il n'y ait pas de Français parmi les victimes", a déclaré à Paris la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Pascale Andreani, lors du point de presse régulier.
Noureddine Yazid Zerhouni a déclaré sur la chaîne III de la radio algérienne que selon ses informations on dénombrait au moins onze morts et plusieurs blessés, dont au moins six personnes tuées à Hydra. "Nous ne sommes pas encore à l'abri d'actions et d'attentats de ce genre. Et tout dépend de notre degré de vigilance et de notre degré de mobilisation contre cela", a dit le ministre à la radio. Toutefois, "il y a de moins en moins d'attentats de ce genre, cela signifie que les groupes qui ont procédé à ces attentats connaissent plus de difficultés", a-t-il estimé.
Dans le quartier de Ben Aknoun, la radio faisait état de l'explosion d'un bus d'étudiants, mais certains témoins ayant requis l'anonymat évoquaient une voiture.
Le bilan général pourrait sérieusement s'alourdir puisque les attentats se sont produits à un moment de forte affluence et que les immeubles environnants ont été fortement touchés par les déflagrations.
Une heure après les explosions, la radio et la télévision d'Etat ont interrompu leur programme pour annoncer les attentats et, depuis, la radio diffusait de la musique en continu.
Le Conseil du gouvernement algérien qui se tenait à ce moment-là a été levé et reporté.
Le président français Nicolas Sarkozy, qui avait effectué la semaine dernière sa première visite d'Etat en Algérie, a fait savoir qu'il avait appelé son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika "pour lui témoigner la solidarité et la compassion du peuple français au peuple algérien", selon son porte-parole David Martinon. M. Sarkozy, en déplacement dans l'est de la France, a condamné "sans aucune réserve" ces "actes barbares profondément lâches".
Ces attentats surviennent à un moment où l'on parlait d'une importante accalmie sur le front des violences terroristes en Algérie. Alger n'avait pas été touchée depuis le 11 avril, date à laquelle un double attentat également, contre le Palais du gouvernement, en plein coeur de la capitale, et un important commissariat de la banlieue est, avaient fait une trentaine de morts. AP
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Posté Le : 11/12/2007
Posté par : nassima-v
Source : tempsreel.nouvelobs.com