Paris se démarque des propos de Bush
La France a mis en garde, hier, contre une dérive vers une «guerre de civilisations» entre Occidentaux et Monde musulman, se démarquant ainsi des déclarations du président américain George W. Bush qui a comparé le régime iranien à l’organisation terroriste Al-Qaïda.
«On ne peut pas accepter une guerre de civilisations» entre un «bloc occidental» et un «bloc musulman», a déclaré le ministre des AE Philippe Douste-Blazy, se référant aux propos de M. Bush. «Le mal et le bien ne sont pas décrétés par des Occidentaux dans un pays donné ou dans un continent donné», a-t-il poursuivi. M. Douste-Blazy n’a pas cité directement le président américain mais il a récusé une évolution «où l’on verrait d’un côté M. Ahmadinejad, le président iranien, expliquer qu’il faut mettre une croix sur Israël» et «de l’autre un certain nombre de personnes, éventuellement aux Etats-Unis, qui expliqueraient qu’il faut en découdre».
Le chef de la diplomatie française a réaffirmé que l’attitude de Téhéran, qui refuse de suspendre ses activités nucléaires sensibles comme demandé par certains pays, n’était «pas satisfaisante». Il a toutefois estimé que «nous devons continuer plus que jamais à maintenir un dialogue avec Téhéran» sur ce dossier.
Interrogé sur de possibles sanctions contre l’Iran, il a plaidé pour une «approche graduelle» pour surmonter les divergences entre les Etats-Unis qui les réclament et la Russie et la Chine qui y sont réticentes.
Les Européens contre la politique de Bush
L’enquête annuelle «Transatlantic Trends», menée en juin auprès d’Américains et d’Européens, indique qu’une majorité d’Allemands préférerait voir l’Iran acquérir l’arme nucléaire plutôt que d’approuver un recours à la force si la diplomatie ou d’éventuelles sanctions restaient sans effet. Cette étude indique que 54% des Français se disent prêts à soutenir une offensive contre Téhéran si les autres moyens de pression ne s’avèrent pas efficaces. Le sondage, réalisé par le groupe de réflexion German Marshall Fund of the United States, fait état d’un revirement de l’opinion publique turque sur la question iranienne. Les Turcs sont désormais plus proches de Téhéran que de l’UE. Par ailleurs, 76% des Européens se disent en désaccord avec la politique de George Bush, soit le plus fort indice de rejet en cinq ans.
Débat Ahmadinejad-Bush à l’ONU
Le président iranien a proposé un débat public avec le président américain George W. Bush à l’assemblée générale de l’ONU, dont les travaux débutent le 12 septembre à New York. «Mon voyage à New York pour participer à l’AG est une bonne occasion pour organiser un débat public (avec M. Bush) pour que tout le monde, en particulier les Américains, puisse le regarder sans qu’il soit censuré», a déclaré M. Ahmadinejad. «Nous sommes prêts à participer à ce débat, même si la partie américaine (le président Bush) veut y venir avec ses conseillers».
Meriem Ghezzal
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Posté Le : 07/09/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com