Algérie

Dossier mémoriel: aucune renonciation


Le Quai d'Orsay s'est réjoui du retour à son poste de l'ambassadeur d'Algérie en France, plus de trois mois après son rappel, suite à un froid diplomatique après les déclarations offensantes d'Emmanuel Macron.Un signe d'apaisement qui intervient au moment où Alger a réactivé le dossier de la mémoire pour restituer tout son patrimoine historique et culturel de l'étranger, notamment de France. Symbole de la force navale algérienne et chef-d'?uvre du patrimoine national pillé par la France au début de la colonisation, le canon «Baba Merzoug», ou encore la restitution des crânes des chouhada de la résistance populaire, l'Algérie veut se réapproprier sa mémoire collective à tout prix.
Pour le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebigua, il s'agit là de «démarches entrant dans le cadre des engagements du président Tebboune», puisque pour l'Etat algérien «la question de restitution des objets historiques et culturels pillés par la France est considérée comme l'une des priorités pour le traitement des dossiers de la mémoire». Depuis le rapport Stora, controversé d'un côté comme de l'autre des deux rives de la Méditerranée, le dossier très sensible de la mémoire avance à pas de tortue. Pourtant, Alger n'a de cesse de dénoncer les atermoiements de la partie française qui persiste à faire accroire que sa présence dans toutes les colonies était une «?uvre humanitaire et civilisationnelle». Sujet à des accès de fièvre récurrents, le dossier de la mémoire et sa complexité, quid de la «commission Mémoire et Vérité» que Paris voulait instituer pour servir d'interlocuteur avec l'Algérie '
L'enjeu de ce que certains appellent «la pacification des imaginaires» est si important que la France refuse de parler d'excuses et de repentance, ce dernier terme relevant, selon le rapport Stora, d'un «piège politique pour ne pas affronter la réalité d'une histoire complexe» entre les deux pays. La défense du dossier de la mémoire nationale «ne saurait faire l'objet de renonciation ni de marchandage», avait déclaré le président Tebboune en avril dernier. Le chef d'Etat avait également prévenu, début novembre dernier, qu'il ne ferait pas «le premier pas» pour tenter d'apaiser les tensions protéiformes entre Alger et l'ex-puissance coloniale.
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