Algérie

Donner un nouvel élan aux relations bilatérales


Donner un nouvel élan aux relations bilatérales
A la visite du chef de la diplomatie française, à Alger, en réponse à l'invitation de son homologue algérien, celle de son collègue de l'Intérieur, Manuel Valls, est annoncée pour «bientôt». Quant à la visite qu'effectuera le président François Hollande, elle est prévue avant la fin de l'année en cours.
C'est ce qui a été annoncé lors de la conférence de presse animée conjointement dimanche soir, à Djenane El-Mithak par le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci et son homologue français, Laurent Fabius. Si M. Medelci a dans ses propos indiqué que les relations entre Alger et Paris doivent être «exceptionnelles», M. Laurent Fabius, en rappelant que sa visite à Alger est «la première» qu'il effectue dans un pays arabe, vise à «donner un nouvel élan au partenariat d'exception entre l'Algérie et la France», selon ses propos. Si Alger et Paris ont convenu de mettre sur pied un comité de suivi de la coopération économique, selon les deux ministres, il n'en demeure pas moins que les divergences de questions d'ordre politiques continueront de rythmer le cours de la relation bilatérale. Laurent Fabius indiquera que c'est «sur la base de l'objectivité, de la proximité et de l'amitié» que «nous considérons que tout est réuni maintenant pour ce nouvel élan qui est nécessaire entre les deux pays». Des étapes sont à franchir au vu de la portée de certaines questions. Medelci : «La question de la Mémoire ne peut être oubliée» Dans son allocution sur l'état et la portée de la relation entre Alger et Paris, M. Medelci a évoqué la question des essais nucléaires français dans le Sud algérien qui, pour rappel ont engendré des conséquences gravissimes sur la population locale et notamment sur l'environnement, jusqu'au jour d'aujourd'hui. Le travail conjoint entre Alger et Paris sur cette question tout en étant salué par M. Medelci en indiquant qu'il a permis «d'identifier les zones à risques», a toutefois dévoilé que les efforts sur cette question «ne sont pas suffisants» ce qui implique davantage de progrès encore à consentir de la part de la partie française sur cette question. La vague des relations, entretenue par Alger et Paris n'ont cessé de connaître des hauts et des bas, à l'instar des conséquences du passé colonial de la France en Algérie. A une question à ce propos M. Medelci a répondu «La mémoire, présente non seulement dans les esprits des responsables mais aussi dans ceux des citoyens, ne peut être effacée», tout en soulignant que «personne ne peut décider de l'oubli de cette trace» Medelci a soutenu auparavant que «nous voulons aujourd'hui croire qu'un nouvel état d'esprit est en train de se créer qui nous permettra de traiter d'une façon plus intelligente cette question de la mémoire». Ces propos ont été tenus après avoir rappelé que «les messages échangés entre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français, M. François Hollande» à l'occasion du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie et de la fête nationale de la France, « montrent que la question des souvenances (mémoires) restent bien dans les esprits». Dans le même sillage, le ministre français s'est contenté d'exprimer la volonté des deux pays de « traiter du passé en toute objectivité et en toute lucidité» tout en précisant «sans rien dissimuler». S'agissant des Accords de 1968, que nul n'ignore que des divergences de fond marquent les discussions sur le sujet entre les deux pays, Medelci a fait savoir que pour Alger «Les Accords de 1968 représentent un segment important du partenariat d'exception». Pour les accords portant sur l'immigration algérienne en France, l'approche de Paris à ce sujet est dictée par sa politique de «l'immigration choisie» et des contours politiques liées à cette question. Si Fabius a précisé que «nous avons eu des épreuves extrêmement rudes, un passé en commun», pour notre interlocuteur il est question d'«un présent qui maintenant nous rapproche et un futur qu'il faut que nous bâtissions ensemble» selon ses propos. La volonté politique affichée pour des relations« d'exception entre Alger et Paris est beaucoup plus un effet annonciateur par les propos de Fabius à moyen terme. Fabius : «Si le projet de Renault est menaçant pour la France, c'est non !» Par sa position géostratégique et son approche sur sa coopération économique avec ses partenaires étrangers, visant un partenariat diversifier sur la base de gagnant-gagnant, l'Algérie porte aussi un intérêt particulier sur le transfert de la technologie. S'agissant de la mission assignée par l'ex-président Français, à M. Raffarin, pour le suivi de la coopération économique de son pays avec l'Algérie, elle été qualifiée par Fabius de «remarquable et réussie». N'écartant pas la possibilité de continuer sa tâche au vu des «dossiers difficiles» qu'il a eus à traiter et des résultats obtenus. Ce constat reconnu devrait se traduire par «la continuité» de la coopération économique entre Alger et Paris, selon M. Medelci et son homologue Français. Ce dernier dira «M. Raffarin est tout à fait le bienvenu pour poursuivre son travail» Sur l'éventuelle installation de l'usine Renault en Algérie, permettant la création d'emploi et le transfert de technologie d'une part pour l'Algérie et une réponse aux impératifs de la crise économico-financière qui secoue l'économie française, les reponses de Fabius ont été explicites. «Est-ce que l'investissement de Renault en Algérie va servir le pays ' Dans ce cas, c'est du gagnant gagnant», a répondu Fabius. Suite à quoi, il précisera que «si c'est un investissement pour concurrencer les produits fabriqués en France, c'est non. Si c'est du gagnant gagnant, c'est oui». Cependant sa déclaration «Si c'est une menace pour la France, c'est non» lancé par M. Fabius, l'allusion est faite au risque qu'encourt le secteur français de fabrication et de commercialisation d'automobiles en direction du marché algérien et par conséquent africain, par l'éventuelle installation d'usine en question de marque non françaises. Par ailleurs, s'agissant des négociations avec l'Union européenne sur le démantèlement tarifaire, M. Medelci informera que les discussions sont «bouclées» et la mise en place de la zone de libre échange entre Alger et L'UE «est fixée à 2020». Il est à noter que les deux pays se sont mis d'accord pour la préparation d'un document portant sur les différents éléments devant être en priorités dans la coopération bilatérale allant de 2012 à 2016. Ce document portera sur une coopération dans le secteur de l'économie, institutionnel, la défense et la sécurité.
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