Algérie

Donner plus de prérogatives aux élus locaux


Le développement des espaces ruraux demeure une question d'une très haute importance, en sachant que 62% des communes du pays sont de nature rurale et que celles-ci regroupent pas moins de 12 millions d'Algériens. Mais il faut dire que l'exploitation de ces zones, pourvoyeuses de richesses, peine à évoluer dans le bon sens, faute d'une politique efficiente et clairvoyante en la matière.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Pour le professeur Ali Daoudi, agroéconomiste et enseignant chercheur à l'Ecole nationale supérieure d'agronomie, il serait judicieux de penser à «décentraliser» les véritables politiques de développement, mais surtout à donner plus de prérogatives aux élus locaux.
Intervenant, hier dimanche, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, il estime que «la meilleure échelle d'intervention pour promouvoir le développement local, c'est l'échelle locale du territoire». Il poursuit que le développement se définit au niveau local, car c'est «là où s'exprime la diversité».
Cette démarche devra, souligne-t-il, «impliquer les acteurs locaux en développant leurs capacités», d'où la nécessité, selon lui, «de créer des cadres institutionnalisés afin qu'ils puissent agir entre eux», a-t-il précisé.
Ali Daoudi a, par ailleurs, illustré cette problématique en faisant savoir qu'il existe des communes rurales extrêmement pauvres, qui sont dans l'incapacité de se constituer en intercommunale pour pouvoir «produire des services pour leurs citoyens», car cela nécessite la création d'un cadre spécifique.
Evoquant les différentes politiques engagées dans le but de développer ces régions-là depuis l'indépendance, le professeur constate que celles-ci se sont soldées par des blocages manifestes et ont fini par «montrer leurs limites». Certaines caractéristiques auraient, selon lui, limité l'impact de ces politiques sur le développement. Il citera, à titre d'exemple, l'une des faiblesses ayant accompagné les stratégies menées jusque-là, qui réside principalement dans le fait de penser que «promouvoir l'agriculture dans ces espaces suffisait à les développer». Sur le même plan, Ali Daoudi explique encore qu'il faut agir sur le volet de l'intersectorialité. Il relève, là aussi, un facteur qui freine les programmes de développement. «Chaque secteur agit dans son coin, sans interaction aucune entre les différents ministères», a-t-il signalé. Une absence de cohésion qui a, selon lui, ralenti, voire freiné le développement rural au sens large.
Pour booster cette relance, il est nécessaire, insiste-t-il, «de tirer les leçons de ce qui a été entrepris ailleurs au bénéfice des zones rurales, sur la base de différentes approches, communautaires ou intersectorielles».
M. Z.
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