Algérie

« Donner la chance aux enfants handicapés »



« Donner la chance aux enfants handicapés »
« Je veux aller à l'école et on m'a privé de cela ». Cette phrase sortie de la bouche du petit Chouaïb Mansouri, 11 ans, un infirme moteur cérébral (IMC), exprime toute la souffrance qu'endure cette frange de la société privée d'éducation. La maman, Baya, n'a, pourtant, pas baissé les bras. Même avec deux IMC sur les bras, depuis des années elle n'a cessé de frapper à toutes les portes pour une scolarité adaptée. Mais en vain. L'occasion était la célébration de la journée de l'enfant africain dont le thème choisi cette année est : « Une éducation de qualité gratuite, obligatoire et adaptée pour tous les enfants en Afrique ». La Fédération algérienne des personnes handicapées moteurs (FAHM), en partenariat avec l'UNICEF, a organisé, jeudi dernier, un séminaire portant sur la scolarisation des enfants handicapés. L'état des lieux et les propositions pour une scolarité sans discrimination ont été décortiqués au cours de cette journée. Pour Mme Atika El-Mammeri, présidente de la (FAHM), « si un seul enfant, handicapé ou pas, ne va pas à l'école, c'est un handicap et si l'enfant qui ne va pas à l'école est un handicapé, c'est plus qu'un drame ». Elle citera l'exemple de l'écolier atteint de myopathie qui, ne pouvant monter les escaliers, est carrément exclu. Dans ce cas, elle a indiqué qu'il faut penser au maintien de ce myopathe par des aménagements et des outils de compensation. Elle ajoutera que la société civile est une force de proposition qu'il faut prendre en compte. Elle accomplit un travail de proximité dans tous les domaines socio-professionnels. Reconnaissant que des enfants dyslexiques, hyperactifs ou encore qui bégayent posent problème dans les classes normales, elle interpellera les pouvoirs publics pour une prise en charge adéquate de ces enfants qui risquent la marginalisation. De son côté, le représentant de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin, a mis l'accent sur les acquis de l'Algérie en matière de scolarisation. « Selon les chiffres que j'ai en ma possession, ce sont 98% des enfants qui fréquentent le primaire ». Par ailleurs, il a salué le lancement de l'enquête qui va être réalisée par le secteur de la solidarité qui permettra un état des lieux très exhaustif des handicapés. « Cette enquête permettra de cibler les besoins par une bonne visualisation de la situation », a-t-il estimé. Pour le représentant de l'Unicef, « les 17.000 enfants (tout handicap confondu), pris en charge dans les centres spécialisés, sont loin de refléter la réalité ». Selon lui, « il faut institutionnaliser le dépistage précoce, recommandé, récemment, lors des Assises nationales de la santé ». Il estimera qu'il y a encore des défis à relever au sein de l'école, notamment pour les handicapés. « Un travail doit être fait avec les directeurs d'établissement et les enseignants pour aider les enfants ayant des besoins spécifiques à suivre une scolarité normale ». Il est temps de s'atteler à la formation de personnels spécialisés et de multiplier les centres au niveau national pour une meilleure prise en charge des handicapés à tous les niveaux. C'est l'un des défis que doit relever l'actuelle ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mme Mounia Meslem.




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