Algérie

Don d'organes



Don d'organes
Quand on sait que 25% des 5 millions d'Algériens souffrant d'insuffisance rénale sont au stade final, qu'ils ne pourraient être sauvés que par une greffe et que très peu d'entre eux le seront, on réalise à quel point nous sommes en retard dans ce domaine. Malgré tout le travail de sensibilisation des scientifiques et des religieux, l'Algérien hésite encore devant ce geste qui peut sauver des vies.Seule solution, le prélèvement de l'organe sur les personnes décédées. Cependant, comme souvent souligné par les spécialistes, l'opération est freinée dans la plupart des cas, par un problème de mentalités.En effet, les familles des défunts sont très réticentes à donner leur accord pour de telles opérations. C'est pourquoi, le Professeur M'hamed Berredouane, ancien ministre des Affaires religieuses, a appelé hier dimanche, la société à faire prévaloir «la raison et la religion sur le sentiment» concernant le don d'organes et leur prélèvement sur des cadavres au profit des personnes qui en ont besoin. En marge d'une rencontre tenue au Centre hospitalo-universitaire, Mustapha-Pacha, sur «La place de la coordination hospitalière dans les prélèvements d'organes et de tissus», le Pr Berredouane a affirmé que chez le citoyen algérien «l'affect l'emporte sur la raison et la religion concernant le don d'organes en cas de mort encéphalique». Egalement maître-assistant au service dermatologie du même CHU, il a appelé la famille de la personne en état de mort encéphalique et qui s'oppose au prélèvement d'organes pour une greffe à «surmonter sa douleur après la mort» pour permettre un prélèvement d'organes et une implantation au profit de ceux qui en ont besoin.De son côté, la présidente du Comité de greffe d'organes au CHU Mustapha-Pacha, Pr. Malika Benhalima, a estimé important la relance à l'avenir, de cette opération à travers un plan d'action à cet effet. «Nous devons aller vite, aller sûrement et ne pas brûler les étapes» afin d'atteindre les objectifs tracés à savoir la réalisation de 80 greffes rénales en 2016 et 100 en 2017, a-t-elle indiqué avant d'insister sur le renforcement de l'équipe médicale actuelle et des équipements indispensables tout en veillant à une organisation et une coordination entre les différentes spécialités impliquées dans l'opération de greffe.Entre autres difficultés rencontrées, elle a énuméré le manque de communication et d'expérience et l'absence d'un service qui prend en charge avec la collaboration des autres services, et enfin l'opposition de la famille de cette opération. Elle a déploré par ailleurs, le manque quasi-total de chirurgiens compétents et de médecins anesthésistes réanimateurs pour pouvoir effectuer des prélèvements d'organes, d'une banque de données et d'une liste d'attente pour les malades.Toujours au sujet des difficultés que rencontre l'opération de greffe d'organes, lePr Denis Glotz, de l'hôpital Saint Louis de Paris (France), a mis l'accent sur l'acceptation de l'organe par le corps receveur et son fonctionnement au fil des jours qui sont, selon lui, deux facteurs essentiels pour la réussite de l'opération. Les meilleurs résultats sont obtenus à partir d'un don du rein et non d'un prélèvement sur un cadavre, a-t-il tenu à faire remarquer.




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