Il a parlé, il a même haussé le ton, ce qu'il n'a pas pu faire quand l'aviation et les blindés israéliens s'acharnaient sur les Palestiniens. Il s'agit du Conseil de sécurité de l'ONU, contraint à un silence remarqué, voire engagé dans une voie qui l'aurait amené à se renier au regard de toutes ses résolutions sur le conflit du Proche-Orient. Il vient, en effet, à l'unanimité de ses membres, de condamner les persécutions contre des minorités en Irak, estimant que de telles exactions «peuvent constituer un crime contre l'humanité».On dira de lui qu'il a fait son travail, alors qu'il a été amené, et depuis bien longtemps, à ne plus parler d'Israël, car le contraire aurait inévitablement conduit à sa condamnation et pas seulement sa politique. En parler, c'est aborder le conflit du Proche-Orient et dire le droit, que l'on sait en faveur du peuple palestinien.C'est le silence absolu et l'accès du Conseil de sécurité est tout simplement verrouillé. Pas de question qui fâche, ce qui explique alors le recours à l'Assemblée générale, à l'autorité morale bien plus importante mais dont les décisions, à l'inverse de celles du Conseil de sécurité, surtout si elles sont adossées au fameux chapitre 7 de la Charte de l'ONU prévoyant le recours à la force, sont de simples recommandations malgré le nombre de voix que celles-ci peuvent recueillir.Mais si les organisations internationales sont ligotées, qu'en est-il alors des Etats qui se sont livrés, durant toute l'agression israélienne à une incroyable gymnastique pour fuir la réalité, avec des positions sans le moindre rapport avec leurs propres discours, jusqu'à en subir eux-mêmes les conséquences, sinon qu'ils les appréhendent fortement ' Des pays occidentaux paraissent ainsi pris dans leur propre piège, leurs intérêts ainsi que leur propre sécurité étant en jeu.Jusqu'à quel point faut-il soutenir Israël, doivent se dire certains dirigeants, responsables devant leur propre opinion, mais déjà persuadés que celle-ci pense autrement ' En tout cas, des fractures ne sont pas à exclure. Comme le révèle la démission de la secrétaire d'Etat britannique, Sayeeda Warsi, disant ne plus pouvoir soutenir la politique du gouvernement sur Ghaza, qu'elle a qualifiée de «moralement indéfendable». D'un autre côté, et cela serait bien plus grave, elle considère que cette agression et la réponse britannique pouvaient constituer «une base de radicalisation», ce qui «pourrait avoir des conséquences (au Royaume-Uni) pour les années à venir».Nous y voilà donc, et cela a même contraint à des changements aussi brutaux que radicaux, sans la moindre transition, au point que, finit-on par reconnaître, l'armée israélienne a bien perpétré des massacres. L'on parle cette fois plutôt de règlement durable que de simple trêve. Sans grand effort de mémoire, on constate que celui-ci existe et, tenons-nous bien, il ne faut pas hésiter à l'imposer. Donc à Israël qui persiste dans son opposition à la création d'un Etat palestinien. Une évolution heureuse devrait-on alors dire, mais sera-t-elle décisive '
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Posté Le : 07/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com