Algérie

Doit-on repenser le devenir des institutions de Bretton Woods '



Doit-on repenser le devenir des institutions de Bretton Woods '
La mondialisation financière na pas cessé de s'épanouir au détriment des pays du sud. Cependant, les institutions de Bretton Woods n'arrivent pas à tirer leur épingle du jeu, au grand dam des prêcheurs d'une économie mondialisée sous l'égide de l'OMC et du FMI. La crise financière s'est vite vu jointe d'une crise doctrinale du libéralisme économique, il reste à choisir une bonne mondialisation plus équitable et plus juste qui tiendra compte du pluralisme des acteurs internationaux.Les organisations de la société civile n'avaient cessé de poser la question de l'utilité de la Banque mondiale (BM) et du fonds monétaire international (FMI), les accusant de tous les maux dont souffrent les pays en développement. Il faut dire que la crise de la dette au début des années 1980 a été à l'origine d'une implication plus grande de ces deux institutions dans la gestion des questions du développement, au point qu'on a appelé le programme de réformes appliquées par les pays endettés dans le cadre des programmes d'ajustement structurel «Consensus de Washington». Ces deux institutions sont devenues des acteurs majeurs dans la gestion de la crise de la dette. Elles ont eu en charge la mise en ?uvre des programmes de libéralisation des économies des pays en développement et de leur plus grande ouverture «splendeur», pendant laquelle elles ont institutionnalisé la stabilisation de la gestion des grandes variables macroéconomiques comme le dogme des politiques économiques. C'était aussi le temps de la misère pour le développement et pour les populations des pays en développement qui ont subi de plein fouet les effets des réformes libérales et ont plongé massivement dans la pauvreté et l'exclusion. C'est de ces temps d'arrogance et de misère que date la contestation par la société civile du rôle joué par le FMI et la BM dans le développement. Or, ni les échecs, ni la crise du développement, ni l'explosion de la pauvreté et encore moins la contestation de la société civile internationale n'ont réussi à les remettre en cause. Certes, ces deux institutions ont été amenées à revoir leur priorités et à accorder une place de choix à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. De plus, les nouveaux dirigeants les ont invitées à plus d'humilité et de modestie. Ainsi les deux s?urs de Washington ont réussi à continuer à jouer un rôle important dans la réflexion et dans la définition des politiques et des stratégies de développement. Or, l'environnement international a aujourd'hui beaucoup changé, et cette évolution explique les questionnements sur l'avenir des institutions. Ainsi, la décrit Joseph Stiglitz, dans «La Grande Désillusion». «Aujourd'hui, la mondialisation, ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour les pauvres du monde. Ça ne marche pas pour l'environnement. Ça ne marche pas pour la stabilité de l'économie mondiale. Pour certains, la solution est simple : abandonner la mondialisation. Ce n'est ni possible, ni souhaitable. Le problème n'est pas la mondialisation. C'est la façon dont elle a été gérée. En particulier par les institutions économiques internationales, le FMI, la Banque mondiale et l'OMC. En effet, le renforcement de la globalisation financière, qui s'est traduit par une plus grande ouverture des marchés et surtout un plus large accès des pays en développement, est à l'origine de la marginalisation du FMI et de la BM. Par ailleurs, les faibles taux d'intérêt sur ces marchés ont encouragé les pays en développement à les privilégier dans la mobilisation de capitaux. Alors que par le passé, ils n'avaient qu'un seul recours pour emprunter de l'argent en faisant le voyage de Washington afin de financer leurs projets, aujourd'hui ils peuvent recourir à d'autres sources de financements. Ce recours est d'autant plus intéressant qu'il est moins coûteux. Rappelons que le FMI et la BM n'accordaient leurs prêts qu'à condition que les pays appliquent des politiques avec lesquelles ils n'étaient pas toujours d'accord. Au contraire, les marchés internationaux de capitaux se refusent à tout interventionnisme dans les politiques des pays, pourvu que les engagements pris soient respectés. Qui l'aurait cru il y a quelques années ' La Banque et le Fonds, qui ont été les plus grands défenseurs de la globalisation, en sont aujourd'hui victimes par manque de leurs clients habituels ! Cette situation, néanmoins, ne leur est pas propre. Elle concerne toutes les institutions multilatérales de financements, dont les Banques régionales comme la Banque africaine de développement (BAD) ou des institutions comme l'Agence française de développement (AFD). En effet, ces institutions accordent différents types de financement dont les dons, les prêts concessionnels et les prêts de nature commerciale. Or, ce sont les prêts commerciaux accordés aux pays émergents qui procurent les revenus des banques et servent à financer les autres activités de ces institutions, comme les dons accordés pour les pays pauvres. Mais, le désistement des pays intermédiaires et leur recours sur les marchés financiers signifient une baisse des ressources des banques de développement. Ainsi, par exemple, le FMI a vu ses bénéfices baisser depuis 2006 pour se situer à hauteur de 130 millions de dollars. Ce déficit ne sera pas sans conséquence sur les dons et prêts concessionnels et, surtout, sur ses coûts de fonctionnement. Une situation intéressante semble donc s'ouvrir où les banques de développement cherchent à attirer des pays intermédiaires afin de pouvoir financer leurs activités concessionnelles de Bretton Woods qui serait désespérément à la recherche de clients. Au-delà des difficultés des banques, cette situation nouvelle pose des défis majeurs pour les pays pauvres qui ne peuvent accéder aux marchés internationaux de capitaux. Elle exige une plus grande mobilisation en leur faveur afin de les aider à atteindre les objectifs du développement pour le millénaire.




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