Dans le
classement pour la « facilité des affaires » du « Doing Business » 2010 de la
Banque mondiale, l'Algérie est à la 136ème place sur un total de 183 pays
listés. Elle perd deux places par rapport à 2009, où elle se classait à la
134ème place. Bref, ce n'est pas une évolution significative, l'ordre n'est pas
bouleversé. L'Algérie reste «stable», c'est-à-dire, qu'elle stagne parmi les
pays où il est difficile de faire monter une entreprise et de faire des
affaires. Elle précède l'Iran (137ème place) ou la Mauritanie (166ème), mais
elle est très loin de la Tunisie qui améliore son classement en passant de la
73ème place en 2009 à la 69ème place. Le Maroc, en dépit d'une image positive
en matière d'attractivité des investissements, a un classement médiocre, la
128ème place contre la 130ème dans le Doing Business de 2009. Il convient de
préciser que Doing business est fondé sur l'évaluation des réglementations
appliquées aux PME en matière de création d'entreprise, d'octroi de permis de
construire, d'embauche des travailleurs, de transfert de propriété, d'obtention
de crédit, de protection des investisseurs, paiement des impôts, de commerce
transfrontalier, exécution des contrats et fermeture d'une entreprise.
Pour l'Algérie, la tendance globale qui se
dessine est celle du repli et d'un certain accroissement des difficultés pour
les entreprises. Ainsi, en matière de création d'entreprise l'Algérie recule de
7 points, passant de la 141ème place à la 148ème. Même tendance à la baisse
pour l'embauche des travailleurs (-5) où elle passe de la 117ème place à la
122ème. Pour l'obtention des prêts, elle recule de 4 points (135ème place
contre 131) et la protection des investisseurs recule de trois points (73ème
contre 70ème).
Des mieux sont relevés en matière de
transferts de propriétés où l'on gagne six points (160ème place au lieu de la
166ème) ou dans le domaine de l'exécution des contrats (123ème place contre la
125ème en 2009). Globalement, les reculs l'emportent, d'où ces deux points de
perdus au classement général.
Loin de la moyenne de la région
Mena
A l'échelle
régionale, le rapport est éloquent. Les tableaux publiés montrent que l'Algérie
reste assez éloignée des moyennes en cours dans la région du Moyen-Orient et
Afrique du Nord (MENA). Ainsi, il faut 14 procédures et 24 jours pour créer une
entreprise en Algérie alors que dans la zone Mena, il faut 7,9 procédures et
20,7 jours. Dans le classement général de la région Mena qui comprend 19 pays
(le rapport inclut Israël), l'Algérie occupe la 14ème place et elle ne précède
que l'Iran, les territoires palestiniens occupés, la Syrie, l'Irak et Djibouti.
L'Algérie a beau être créditée d'avoir introduit des réformes en matière
d'octroi de permis de construire, de transferts de propriété, de paiements de
taxes et impôts, d'exécution des contrats, elle continue d'être mal classée en
matière de « facilités des affaires ». Les mesures protectionnistes prises par
le gouvernement algérien dans le cadre de la loi de finances complémentaire
2009 sont venues trop tardivement pour être intégrées dans le rapport 2010. Le
rapport 2011 ne sera donc pas, selon toute probabilité, meilleur. En raison des
indices pris en compte et de sa méthodologie, le Doing Business est loin de
donner une image réelle et complète de la situation économique d'un pays. Il
reflète cependant assez bien l'existence ou non d'une bureaucratie lourde et de
politiques économiques incertaines et changeantes.
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Posté Le : 10/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M S
Source : www.lequotidien-oran.com