Constat n Le documentaire s'impose désormais comme un genre ? et un format ? cinématographique à part entière.Les professionnels estiment, lors d'une rencontre à la cinémathèque, qu'il est d'une grande importance. Il est perçu comme une ?uvre de création. Et l'audience, assènent-ils, est bien réelle. Si des réalisateurs, de plus en plus nombreux, se tournent vers le documentaire, c'est parce qu'il restitue la réalité d'une façon objective ; il est l'expression directe et sincère du vécu.Ces réalisateurs, armés d'une grande détermination, sont soucieux de raconter les maux de la société ou encore dénoncer les injustices et inégalités humaines.Larbi Benchiha, l'auteur de «Le Sahara des essais nucléaires», sorti en 2008, estime que «le documentaire interroge la réalité, interpelle l'Histoire pour mieux la comprendre». Le réalisateur tient à expliquer, qu'en ce qui le concerne il ne fait pas des films pour dénoncer quelque chose mais pour raconter des histoires. «Je ne suis pas un cinéaste mais je fais du cinéma social, j'ai toujours fait des films documentaires sur le dysfonctionnement de ma société», dit-il, et d'ajouter?: «Je suis arrivé à une démarche cinématographique sur le nucléaire grâce à une documentation et des rencontres humaines.» De son côté, Nada Terraf, réalisatrice libanaise, confie qu'elle est arrivée au documentaire par passion. «Je n'ai pas choisi ce métier pour la gloire et l'argent», dit-elle, et de poursuivre?: «Nous avons la nécessité et le besoin de rendre compte de certains faits. Nous sommes là pour réécrire l'histoire.» Pour sa part, le réalisateur vietnamien Lam Lê a confié qu'il était de formation de fiction, avant de passer au format documentaire. Il précise qu'il ne poursuit pas un sujet, il cherche plutôt à exprimer à travers ses films son histoire et sa vie, a partir d'une certaine réalité sociale, il parle de lui, notamment de sa situation de colonisé dans la société française actuelle. «Il s'agit d'une question qui me préoccupe depuis les années 80, comment parler de cela au plus grand monde, cela demande, justement de la rigueur dans le travail, je pense que j'ai réussi à transmettre des messages puisqu'en 35 ans de carrière, cela a marché, mes films sont sortis en sélection internationale, je me suis dis qu'il fallait imposer notre identité et notre langage pour se faire remarquer, je pense avoir imposé un nouveau langage, j'ai toujours cherché un langage à ma propre culture», souligne-t-il. Et cela s'est fait grâce au documentaire. Par ailleurs, Lam Lê estime qu'«on ne peut pas parler d'un documentaire d'auteur si on ne résout pas le problème d'autonomie financière afin de ne pas être soumis au diktat des télévisions». Quant au réalisateur Yannis Youlountas, un franco-grec, il explique?: «J'ai choisi le documentaire pour parler de la réalité, parce que je ne supportait plus le monde tel qu'il se présentait à moi. Par le documentaire, je voulais participer au changement de ce monde.» Si Jihan El-Tahri, une réalisatrice franco-égyptienne, estime que «le documentaire lui permet de saisir la réalité et de la comprendre», pour Paula Palacios, réalisatrice ukrainienne, «le film documentaire donne la voix à ceux qui? sont sans voix».
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Posté Le : 07/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yacine Idjer
Source : www.infosoir.com