Documentaire

?Novembre, Instant T' est un documentaire réalisé par Ali Beloud et présenté, hier, à la cinémathèque, en compétition à la 2e édition du festival du cinéma maghrébin.Ce documentaire en lice pour l'«Amayas d'or» raconte de quelle façon la Révolution de Novembre est devenue une issue inéluctable, et comment tout cela a pris forme et a été préparé. Selon le réalisateur, il y a eu en amont du 1er Novembre 1954, date du déclenchement de la Révolution algérienne, tout un travail de préparation et de maturation de la conscience politique algérienne.?«La Révolution n'a pas été décidée comme ça, sur un coup de tête, du jour au lendemain», a déclaré Ali Beloud.Selon lui, et contrairement à l'idée reçue, ce n'est pas au lendemain des massacres du 8 Mai 1945, que la voie de la lutte armée a été décidée. Cela a commencé bien avant. «Il y a eu un processus qui a été entamé bien avant 1954 et 1945. L'idée de s'affranchir du joug colonial, l'idée de la Révolution a germé cinquante ans auparavant.»Il a fallu à cette idée de Révolution, un temps pour prendre forme et atteindre une maturité, et évoluer à travers les années, au fil des expériences, des défis, des succès ou des échecs, des crises et des ruptures... Tout a commencé avec l'Emir Khaled, petit-fils de l'émir?Abd El-Kader.Ce dernier est reconnu comme «le père de l'indépendance de l'Algérie». Son mouvement est appelé le khalédisme. Le caractère de ce mouvement anticolonialiste est «une vision purement algérienne et ne dépend d'aucun pays ni d'aucune personne étrangère à l'Algérie». C'est ainsi que la lutte anticolonialiste de l'Algérie a commencé avec l'Emir Khaled?; et cette lutte repose, selon les historiens, sur trois mouvements nationalistes importants?: les khalédiens, les méssalistes?et les infelinnistes?(FLN). Autrement dit, de l'Emir Khaled on est passé à Messali Hadj pour aboutir, au final, au Front de libération nationale, partie politique qui a orienté la lutte anticolonialiste sur la voie de la lutte armée. Car le débat politique se révélait de plus en plus stérile et sans issue. Les nationalistes algériens s'enlisaient davantage dans des considérations bureaucratiques. Ainsi, la Révolution de Novembre s'est construite sur une durée de cinquante ans. Selon le réalisateur, certains se sont montrés sceptiques quant au choix de la date du déclenchement de la Révolution, ils avaient préféré s'engager sur la voie de la lutte armée au printemps 1955, alors que d'autres avaient considéré que le 1er Novembre 1954 était le bon moment, l'instant décisif, celui d'entrer en guerre contre la France. «C'était à ce moment-là, ni avant ni après qu'il fallait faire la révolution», souligne-t-il.