Algérie

Djokovic se rapproche de sa boussoleTENNIS


Djokovic se rapproche de sa boussoleTENNIS
Le tennisman serbe vit une saison ratée
Selon l'avis communément admis, il vient de vivre une saison ratée.
C'est la croix à porter pour quiconque a tutoyé l'excellence. Il fixe un standard, point d'ancrage, un repère que lui-même ne pourra probablement jamais égaler. Cette injuste boussole va alors lui coller à la peau. Prenez Roger Federer. Selon l'avis communément admis, il vient de vivre une saison ratée. La cata absolue. Alors que le garçon est tout de même au Masters et qu'il va finir entre la 6e et la 8e place mondiale. Pour 99% des joueurs, ce serait une saison formidable. Pas pour Federer.
La boussole de Novak Djokovic, c'est sa campagne 2011. Particulièrement sa première moitié, avec cette extraordinaire série d'invincibilité. Ce que Djokovic a accompli au cours de cette campagne était absolument fabuleux. Il marchait sur l'eau. Un état de grâce qui ne peut être durable. Pourtant, de façon aussi inévitable qu'absurde, ce qu'il fait (ou ne fait pas) depuis deux ans est jugé à l'aune de cette référence. Forcément, il ne peut que souffrir de la comparaison. Pourtant, Djokovic a encore été le meilleur joueur du monde en 2012 et, s'il n'est plus «que» numéro deux à ce jour, c'est uniquement à cause du retour stratosphérique de Rafael Nadal.
Il n'en reste pas moins que l'homme le plus régulier du circuit dans les grands tournois, c'est Djokovic. En gros, quand il n'est pas bon en Grand Chelem, il perd en finale. Oui, il a calé en demie à Roland, mais je reste convaincu que si Rafa et lui ne s'étaient trouvés dans la même moitié de tableau, nous tenions là notre finale. Malgré cette constance, on continue, et on continuera sans doute toujours, de placer ses performances en perspective par rapport à 2011. La question, inévitablement, est « ' 'peut-il retrouver un tel niveau de jeu et rééditer une telle saison»'
Lui-même ne l'élude pas. «Si je l'ai fait, je peux le refaire, même si c'est évidemment très compliqué», a jugé le Serbe à Pékin il y a quelques semaines. Depuis, il a en tout cas réussi une chose qu'il n'avait plus accompli depuis le printemps 2011: remporter trois tournois de suite. C'est évidemment incomparable avec sa série de 2011 (sept tournois consécutifs dont un Grand Chelem et quatre Masters 1000), mais ça n'en reste pas moins une première en 30 mois pour lui.
Un message suffisamment fort adressé à la concurrence. Djokovic est-il redevenu le Djokovic de 2011' Probablement pas. En tout cas il est bien trop tôt pour l'affirmer. Est-il à nouveau un joueur dominant' Sur cet automne, oui, plus qu'il ne l'a été ces deux dernières années. Lorsque nous l'avons interrogé à ce sujet dimanche après sa victoire en finale contre Ferrer, il a réfuté la comparaison avec 2011. Mais de son propre aveu, il joue en ce moment son meilleur tennis depuis plus d'un an. Meilleur encore qu'en tout début de saison, quand il avait, déjà, aligné 17 victoires de suite, remportant notamment l'Open d'Australie.
Du coup, le voilà relancé dans la course au titre de numéro un. Il est peu probable qu'il parvienne à coiffer Nadal. Ce n'est d'ailleurs pas souhaitable. L'Espagnol est incontestablement le meilleur joueur de cette saison et il serait dommage que le classement final ne soit pas en adéquation avec cette réalité. Ce titre, pour moi, s'est joué en finale à Flushing. En revanche, toutes proportions gardées, le rush automnal de Djokovic me rappelle un peu celui de Federer il y a deux ans. Toutes proportions gardées, car la saison de ' 'Nole ' ' était meilleure que celle de «Rodgeur» alors. Mais le Suisse, comme lui, avait flambé sur le tard en remportant Bâle, Bercy et le Masters. Il avait créé une dynamique qui avait perduré jusqu'à l'été suivant, lui permettant de renouer avec la victoire en Grand Chelem et avec la place de numéro un mondial. Un objectif que Djokovic peut à nouveau lorgner à moyen terme. Depuis Flushing, il a engrangé 2500 points, contre 1020 à Nadal. Un avantage substantiel, qu'il va tenter de conforter cette semaine au Masters puis lors de la finale de la Coupe Davis. Dans son cas, le risque, c'est l'overdose.
Il a accusé le coup physiquement contre Ferrer et si tout va bien pour lui, il pourrait avoir encore cinq matches à jouer cette semaine, sans parler de la Coupe Davis. Gare au burnout. Mais Djokovic espère tenir sur l'envie. Dimanche soir, il a expliqué qu'il était «à nouveau très heureux en ce moment sur le court», sous-entendant que son plaisir actuel est supérieur à ce qu'il a pu être par moments cette saison. En réalité, il a admirablement géré sa défaite en finale de l'US Open, venu entériner un été qu'il juge lui-même fait «de hauts et de bas».
Cela aurait pu marquer un coup d'arrêt, avec la perte de la première place mondiale en guise de punition mathématique. Au contraire, il a su en faire un nouveau départ. Preuve une fois de plus que la gestion de l'échec aussi est l'apanage des grands champions.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)