Algérie

Djezzy : pas d'accord à l'amiable


Le dossier d'acquisition par l'Algérie de l'opérateur de téléphonie Djezzy, filiale du groupe égyptien Orascom Télécoms Holding, demeure encore entouré de grands secrets.  

Sur ce dossier précis, c'est comme un grand silence. Même si la date butoir pour la publication des résultats de l'estimation de la valeur du groupe par un cabinet-conseil parisien est largement dépassée et que le patron du groupe russo-norvégien Jo Lunder se déplace même à Alger pour faire avancer les choses, pour les responsables algériens, il est toujours question de rachat. A part cela, aucune information ne filtre sur la teneur des discussions en cours entre les responsables du ministère des Finances et ceux du groupe Vimpelcom.

Hier à l'APN, le ministre des Finances, un des gestionnaires de ce dossier à fort contenu politique, est resté, comme à son habitude, muet comme une carpe sur son entretien avec Lunder et les propositions avancées de part et d'autre pour trouver un compromis. M. Djoudi a juste confirmé à la presse, en marge de la présentation du projet de loi de finances 2012, que ‘'l'Algérie maintient sa position concernant l'acquisition'' de Djezzy, faisant remarquer que cette opération se fera ‘'conformément à son droit de préemption'' instauré par la LFC 2009. «J'ai effectivement reçu le responsable de Vimpelcom, je l'ai reçu à sa demande, mais vous devez comprendre que je ne peux, ni moi ni l'opérateur russe, donner des informations sur de cette discussion», a-t-il précisé, comme pour s'excuser de ne pouvoir en dire plus. Il ajoutera: ‘'Dès que les choses seront convenues, je vous remettrais les conclusions». En restant évasif sur ce dossier, assez délicat du reste.

Pour l'heure, les choses en sont à un rapport sur la valeur de Djezzy du cabinet-conseil français Shearman and Sterling LLP, qui n'a pas été communiqué à l'opinion publique nationale ni aux experts. Et à l'intention toujours affichée par l'Algérie de reprendre OTA. Pour autant, la valeur de l'enjeu de cette bataille peut déborder le cadre strictement commercial pour prendre des proportions politiques. C'est, en fait, un peu la raison du déplacement à Alger du patron de Vimpelcom, qui, en discutant face à face avec les responsables algériens, est en mesure de faire avancer les choses, tout en gardant l'espoir de ne pas perdre dans le change. Car l'Algérie, comme l'a confirmé M. Djoudi, est toujours arcboutée à son droit de préemption, même si des milieux proches du dossier avertissent quant aux conséquences d'un arbitrage international si jamais le groupe Vimpelcom soumet l'affaire à un tribunal en Europe.

L'Algérie, même en gardant la main dans ce dossier à travers son droit de préemption, peut proposer plusieurs formules qui pourraient être acceptées par le patron de OTA-Djezzy. Il s'agit notamment, selon des experts algériens, d'une option de rachat par l'Etat de 51% des parts d'OTA, répartis à hauteur de 31% entre des groupes publics algériens et les 20% restants devant être placés en bourse pour être rachetés par des entreprises privées.


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