Algérie

Djezzy : La tentation de l'arbitrage international



Plusieurs mois après l’éclatement au grand jour du conflit, le dossier n’a enregistré aucune avancée. Pis encore, on revient à chaque fois à la case départ. Et pourtant, les deux parties sont d’accord sur un seul principe : le rachat de Djezzy par l’Algérie. Les responsables du groupe égyptien (OTH) ne s’opposent pas à l’idée. Mais ils se montrent de plus en plus gourmands. Ils ne souhaitent pas céder le gâteau sans engranger le maximum de «dividendes». Le point d’achoppement est donc le prix de la boîte Djezzy. Et c’est ce qui risque de conduire les deux parties devant le tribunal arbitral international. Tous les éléments d’information actuels laissent penser que seul l’arbitrage international est capable de les départager.
En effet, le gouvernement algérien ne veut pas racheter cette boîte au prix fixé par le groupe russo-norvégien Vimpelcom qui a pris la majorité des actions d’OTH (7,8 milliards de dollars). Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait annoncé le 21 octobre dernier à l’APN, que le gouvernement a «lancé un appel d’offres pour engager une banque d’affaires», qui sera chargée d’évaluer la valeur de Djezzy.
Ce n’est donc qu’après cette évaluation que le gouvernement fera sa proposition financière aux responsables d’OTH. Visiblement inquiétés par les dernières sorties médiatiques des officiels algériens, les responsables du groupe égyptien montent à nouveau au créneau pour brandir la menace de l’arbitrage international. Après le patron du groupe, Naguib Sawiris, qui a adressé une lettre au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le PDG d’OTH, Khaled Bishara, est intervenu mardi dernier sur la chaîne satellitaire arabe, Al Arabiya, pour essayer de mettre la pression sur le gouvernement algérien. «Notre première priorité est de parvenir à un accord à l’amiable et nous ne souhaitons pas avoir à recourir à l’arbitrage international, mais si nous sommes obligés de le faire, nous allons y avoir recours», déclare Khaled Bishara. Ce dernier dira encore : «Je souhaite que les autorités algériennes rachètent Djezzy conformément à son prix équitable sur le marché.» Mais sans donner le montant. Le groupe égyptien n’a d’ailleurs jamais donné une évaluation précise de Djezzy depuis le début du litige. Khaled Bishara s’est contenté de commenter les informations publiées par la presse algérienne à ce sujet pour affirmer qu’il n’est pas optimiste quant à un règlement «à l’amiable» du différend. «Jusqu’à présent, ce que nous voyons dans la presse algérienne et les indications en provenance d’Alger ne nous portent pas à l’optimisme», dit-il.


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