Algérie

Djerad fixe l'objectif de produire 50% des besoins


L'Algérie, totalement dépendante des importations pour la fabrication des huiles alimentaires, espère couvrir 50% de ses besoins en la matière en encourageant la production locale des intrants à l'image du soja ou du colza et l'industrie de transformation. Le Premier ministre dit miser sur l'agriculture pour asseoir le nouveau modèle économique qui vise à sortir de la dépendance aux importations.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le nouveau modèle économique que l'Algérie tente de mettre en place accorde une grande place à l'agriculture.
La préservation des réserves de change et la diminution des exportations des produits alimentaires passent par l'encouragement des investissements dans un secteur qui a généré 25 milliards de dollars en 2020. Une performance saluée par le Premier ministre à l'ouverture du Forum sur l'investissement dans l'agriculture et au cours duquel Abdelaziz Djerad a fait état des projections visant à couvrir 50% des besoins du marché en huiles alimentaires. Présent à cette rencontre, Omar Rebrab a évoqué le projet de fabrication d'huiles brutes qui est, dit-il, toujours bloqué et qui permettra de faire une économie de 2 milliards de dinars et de créer 100 000 emplois dans le secteur de l'agriculture.
Pour Abdelaziz Djerad, le secteur est sur la bonne voie, avec une participation à hauteur de 12,4% au PIB et pas moins de 25 milliards de dollars engendrés en 2020, contre 23 milliards de dollars en 2019. Une prouesse, dit-il, en dépit des effets du Covid-19. Avec plus de 2,5 millions de personnes y exerçant, le secteur de l'agriculture figure parmi les priorités du gouvernement dans le cadre de la mise en place du modèle économique basé sur la diversification, mais également la réduction de la facture des importations qui est de plus de 10 milliards de dollars pour les seuls produits alimentaires. En prenant la parole à l'ouverture du Forum sur les investissements dans l'agriculture et les industries alimentaires, le Premier ministre a insisté sur la nécessité de moderniser l'agriculture et d'assurer la sécurité alimentaire du pays.
Le forum, organisé par le ministère de l'Agriculture, vise à insuffler davantage de dynamisme à un secteur en plein essor, et qui constitue une des priorités des axes du programme du gouvernement. Pour y arriver, Djerad mise sur l'accélération de la mise en place des programmes tracés pour relancer le secteur et assurer la sécurité alimentaire qui, dit-il, « ne peut être dissociée de la souveraineté » à travers notamment la mise en place d'un office de l'agriculture saharienne, la mise à disposition des agriculteurs de l'eau et de l'électricité, asseoir une industrie des huiles et des sucres, élargir les terres irriguées pour accroître la culture du blé notamment, mais aussi en revoyant à la hausse les capacités de stockage.
Il s'agit, selon Djerad, d'opérer une rupture avec les anciens systèmes de gestion, en faisant la guerre à la bureaucratie et en parachevant l'arsenal juridique qui doit, explique-t-il, être « rapidement » couronné par la promulgation de la loi d'orientation du secteur. Le secteur a tout de même, dit-il, réussi à relever plusieurs défis avec 20 000 hectares de terres irriguées, la poursuite de l'assainissement du foncier agricole pour qu'il soit au service des agriculteurs, la mise en place de l'office du développement de l'agriculture saharienne avec pour objectif la réduction de l'importation des semences de pomme de terre qui est passée de 92 000 tonnes à
21 000 tonnes. Les participants au forum ont, pour leur part, évoqué les difficultés liées au foncier, mais également celles de l'accès à l'eau ou à l'électricité.
N. I.
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