Algérie

Djerad exclut tout recours au FMI


L'Algérie ne passera pas entre les fourches caudines du FMI. La crise financière qu'elle traverse, l'impact de la pandémie sur son économie nationale aussi destructeur soit-il exclut, malgré tout cette option. N'en déplaise aux experts qui lui ont prédit la faillite. Un scénario à la vénézuélienne que les mesures prises par le gouvernement ont réduit à néant. La période post-Covid-19, les conflits qui s'ensuivirent et les répercussions de la pandémie «nous a imposé, et à l'ensemble du gouvernement, de préserver les équilibres qui nous ont évité de recourir au Fonds monétaire international», a déclaré, hier, le Premier ministre à l'occasion de la cérémonie de célébration du 65e anniversaire de la Journée nationale de l'étudiant. «Il fallait faire face à toutes les pressions, y compris celles politiques, qui voulaient que l'Algérie se soumette à cette institution», a souligné Abdelaziz Djerad qui a exhorté les étudiants à faire de la souveraineté nationale une priorité, une question sacrée. L'étudiant doit comprendre que nous devons préserver et protéger notre souveraineté afin que nos décisions demeurent entre nos mains et que nous puissions éviter ce qui s'est produit dans certains pays qui se sont effondrés et à qui l'on impose, aujourd'hui, voire (même) le régime politique», a conseillé le patron de l'exécutif. Tomber entre les griffes de l'institution de Bretton Woods serait la compromettre. Le pays ne frappera pas aux portes du Fonds monétaire international, malgré la terrible crise financière imposée par la Covid-19, avait affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le chef de l'Etat l'a répété à maintes reprises. La dernière fois, ce fut lors de l'interview qu'il avait accordée à la chaîne de télévision France 24, à la veille de la célébration du 58ème anniversaire de l'indépendance du pays. «L'Algérie dispose de réserves de change qui ne sont pas énormes, mais qui lui permettront de passer le cap d'un à deux ans», avait répondu Abdelmadjid Tebboune au journaliste Marc Perlman, qui l'avait interrogé sur un éventuel recours au Fonds monétaire international. D'autres voies ont été empruntées. L'Etat a, en effet, décidé de réduire son budget de fonctionnement de 50%, la Compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, poumon de l'économie nationale diminuera ses dépenses, elle aussi, de moitié. Son bas de laine, estimé à environ 44 milliards de dollars, devrait lui permettre de franchir cette étape difficile pour se projeter dans la réalisation de son Plan de relance économique, celui d'une croissance qui le libérera de son addiction à son pétrole. Un aspect que le FMI ou ceux qui se sont fait son relais avait feint d'ignorer. L'accent a surtout été mis sur les similitudes que présenterait l'économie nationale avec celle du Venezuela et de la Libye. La comparaison manque non seulement de discernement, au vu des crises politiques dans lesquelles pataugent ces deux pays depuis de nombreuses années, mais elle est mensongère. Leurs populations en proie à une guerre civile destructrice vivent des tragédies, un exode massif, des pénuries alimentaires, une inflation exponentielle, celle du Venezuela a atteint les 10 000% en 2019, 844,1% entre janvier et septembre 2020 alors que celle de l'Algérie a affiché 2,1% en août 2020! Faire un tel parallèle c'est aller vite en besogne. L'Algérie des années 1990 n'est pas celle de 2021. Le terrorisme a été vaincu. Sa dette extérieure est insignifiante, tout en disposant de réserves de change qu'auraient souhaité détenir bien des pays industrialisés. Ne pas, de surcroît, relever toutes les initiatives algériennes pour sortir de la dépendance de l'or noir reviendrait à crier au loup. La dernière rencontre entre le Fonds monétaire internationale et le grand argentier du pays qui a eu lieu au mois d'avril dernier par visioconférence, montre que les relations entre les deux parties sont plutôt au beau fixe et basées sur la coopération. L'échange a porté essentiellement sur la meilleure manière, pour le FMI, de continuer à apporter son appui technique au pays.
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