Après avoir
adressé, voilà quelques jours, une pétition signée par plus de vingt personnes
au président de la République et à des nombreux responsables de haut rang, dont
le Premier ministre, le président de l'APN, les ministres de la Justice, de
l'Intérieur, de l'Habitat, la Ligue des droits de l'homme, ainsi qu'au wali de
Constantine, des citoyens dénoncent les conditions dans lesquelles s'est
déroulée, le 2 mai dernier, l'opération de relogement du quartier Benzouid
Achour, plus connu à Constantine sous le nom de Djenène Tchina. Des représentants
de ces mêmes citoyens qui nous ont contactés rappellent que «le cas du quartier
de Benzouid Achour illustre parfaitement un abus de pouvoir et de passe-droit
qui fera date à Constantine. Ce quartier de révolutionnaires (il compte plus de
20 martyrs) a toujours constitué un espace incontournable dans l'histoire de la
cité». Et de conclure que «pour des raisons obscures de réhabilitation, cet
espace, qui fut dans le temps la véritable oasis de la ville, a été rasé de la
carte de Constantine».
Illustré par 27
cas typiques de ce qu'ils qualifient «de passe-droit», les contestataires, à
travers leur requête, se disent «conscients des réalités nationales en matière
de rénovation et de modernisation, mais la manière dont a été menée cette
opération de délocalisation des habitants de ce quartier de Benzouid est
scandaleuse à plus d'un titre». Ces citoyens évoquent les cas de propriétaires
dont les maisons ont été détruites sans qu'ils soient indemnisés ni encore
relogés.
Ils mettent
l'accent «sur la mise à l'écart de dizaines de locataires injustement rayés de
la liste des bénéficiaires et qui se retrouvent dans la rue alors qu'ils
habitaient le quartier depuis trente, quarante ans et plus, alors que tous
leurs enfants sont nés et sont scolarisés dans le quartier».
«En conclusion,
il est précisé que des familles ont été écartées malgré leur recours, d'autres
de 8 et 10 personnes ont été logées dans des F2, alors que des inconnus sortis
de l'ombre, qui n'ont jamais habité ce quartier, se sont retrouvés par miracle
dans la liste des 139 bénéficiaires». Tous ces citoyens disent «attendre sans
grande conviction les résultats des travaux de la commission de recours».
A ce sujet, le
docteur Arab Nadjib, vice-président de l'APC de Constantine et membre de la commission
de recours, nous a affirmé hier «que la commission a siégé durant les trois
jours qui ont suivi la démolition. Sa mission est aujourd'hui terminée et la
session des recours est close».
Notre
interlocuteur nous précise «que 17 recours présentés ont été pris en
considération et étudiés au cas par cas par la commission. Tous les requérants
ont été rétablis dans leurs droits, et ont donc bénéficié de logements à la
nouvelle ville Ali Mendjeli. Les 17 contestataires, précise le docteur Arab,
«ont eu gain de cause, propriétaires et locataires confondus».
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Posté Le : 20/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rahmani Aziz
Source : www.lequotidien-oran.com