Algérie

Djemaï tente de minimiser son affaire



Sale temps pour le secrétaire général du FLN. Mohamed Djemaï se retrouve acculé suite à l'annonce de la demande de levée de l'immunité parlementaire déposée par le ministre de la Justice auprès de l'Assemblée. Il se dit non concerné par une quelconque affaire de corruption et déclare être prêt à renoncer à son immunité.Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Djemaï opte pour la stratégie de l'apaisement. Jeudi, il a convoqué une réunion urgente du Bureau politique du Front de libération nationale pour apporter des éclaircissements aux membres de l'instance dirigeante de son parti.
Le ton solennel, il a tenté de minimiser la crise.
«Pour l'heure, je n'ai reçu aucune convocation. En ma qualité de député, je fais l'objet d'une demande de levée de l'immunité parlementaire. Je ne connais pas l'objet de la plainte, mais ce que j'ai pu savoir, c'est que cela concerne une affaire avec une personne», a-t-il indiqué.
Il se dit non concerné par une quelconque affaire de corruption, comme les nombreux hauts responsables de l'ère Bouteflika qui ont été placés sous mandat de dépôt à la prison d'El Harrach.
Mohamed Djemaï se dit même prêt à accélérer le processus de comparution devant la justice en renonçant à l'immunité parlementaire. «Lorsque je recevrai la convocation, je renoncerai immédiatement à l'immunité parlementaire. Quand cela se produira, en ce qui concerne mon poste de secrétaire général, la décision sera prise de façon collective par le Bureau politique.»
Le secrétaire général du FLN, personnage à la réputation sulfureuse, veut ainsi se donner le statut d'un citoyen honnête respectueux des lois de la République. «La loi et la Justice sont libres et au-dessus de tous», a-t-il insisté.
C'est que Djemaï est obligé de combattre sur plusieurs fronts. En plus de ses déboires avec la justice qui ont débuté la semaine dernière, il doit aussi résister aux attaques de ses nombreux adversaires au sein même de son parti.
Il faut dire que depuis sa désignation à la tête du FLN, le richissime homme d'affaires collectionne les échecs. Le plus cuisant est certainement son incapacité à se faire élire à la présidence de l'Assemblée populaire nationale. Incapable d'obtenir le soutien de son propre groupe parlementaire, les autorités lui ont préféré Slimane Chenine, député de la plus petite formation politique au sein de l'Assemblée. Dans le registre des bourdes, Djemaï se débrouille plutôt bien. En l'espace de 48 heures, il a fait croire à une ingérence de la Russie dans les affaires internes de l'Algérie, puis s'est permis d'insulter «toutes les familles de Tébessa» en les accusant de se livrer à la contrebande.
Piètre politicien, le député de Tébessa risque gros, notamment sur le plan financier. Ses actes pourraient avoir des conséquences y compris sur ses affaires personnelles.
Mais certains caciques continuent de le soutenir. C'est le cas de Abdelaziz Ziari, qui n'est pas membre du BP mais qui était jeudi présent au siège du FLN. L'ancien président de l'Assemblée populaire nationale a défendu Djemaï en estimant qu'il n'avait pas à déposer sa démission car le souci de l'actuel secrétaire général du FLN est «d'ordre personnel et n'a rien à voir avec la corruption».
Dans les couloirs du djihaz (l'appareil du parti), on évoque un deal entre les deux hommes qui permettrait à Ziari «d'être le candidat du FLN à la prochaine élection présidentielle».
T. H.


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