Algérie

Djemaï de plus en plus contesté



Fidèle parmi les fidèles à Abdelaziz Bouteflika, dont il était l'un des partisans les plus zélés et défenseur acharné du 5e mandat, Mohamed Djemaï, secrétaire général du FLN, fait face à une contestation de plus en plus ardue.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - En plus de la contestation populaire d'envergure jamais égalée à laquelle il fait face, le parti FLN traverse une crise organique de grande ampleur. Le secrétaire général du parti, Mohamed Djemaï, est de plus en plus contesté par les militants de la base mais également par une bonne partie des membres du Comité central qui l'ont élu avant de se retourner contre lui. La raison principale et apparente est que Djemaï a ajouté à la liste des membres du bureau politique, avalisée par le comité central, une dizaine de membres de manière illégale et en violation des textes régissant le fonctionnement du parti, en proie à une large contestation populaire.
«Djemaï a violé le statut et le règlement intérieur du parti. Il a nommé des membres du bureau politique en dehors du comité central. D'après les statuts du parti, le bureau politique est constitué de 11 à 21 membres alors que Djemaï a porté le nombre à 31 membres. Pis, il n'a pas respecté l'équilibre régional en matière de représentativité au sein de cette instance», s'offusque un membre du comité central.
Notre interlocuteur ajoute qu'un bon nombre des membres du bureau politique n'ont pas les critères requis pour y figurer comme les années de militantisme. «Parmi eux, certains ont adhéré au parti en 2012», précise la même source.
Signe de la crise existentielle que traverse le parti, certains de ses cadres appellent à changer son sigle pour ne plus le confondre avec le FLN historique de 1954-1962 lors du prochain congrès et d'autres rejettent catégoriquement cette option.
Mais il semble que Mohamed Djemaï fait l'unanimité contre lui. Abdelkrim Abada, meneur du mouvement de redressement, a affirmé, au lendemain de l'élection du député de Tébessa, ancien chef du groupe parlementaire, célèbre beaucoup plus pour ses déclarations sulfureuses en faveur de Bouteflika, qu'une « mafia » s'est emparée du parti.
Des dizaines de membres du comité central, exaspérés par le «comportement» de Mohamed Djemaï, sont en train de collecter des signatures en vue de destituer le nouveau secrétaire général qui a succédé à Djamel Ould Abbès, en prison pour des affaires de corruption, après une brève parenthèse de Moad Bouchareb, débarqué de l'APN.
Des sources de l'intérieur du parti évoquent, désormais, la destitution du secrétaire général. «C'est une question de temps», indiquent nos sources.
K. A.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)