Algérie

Djemaï dans le viseur de la justice


Intronisé à la tête du FLN, il est vite rattrapé par ses douteuses affaires, bien qu'il ait pensé que son poste le préserverait des poursuites judiciaires.C'est la descente aux enfers pour le secrétaire général du FLN, Mohamed Djemaï, qui, depuis le départ de Bouteflika et son intronisation à la tête de l'ancien parti-Etat, a accompagné avec un rare zèle toutes les décisions prises par les nouveaux maîtres du pays dans l'espoir de sauver sa tête et de s'épargner un sort similaire à celui connu par les hommes d'affaires ayant bénéficié de largesses durant le règne de Bouteflika, qui croupissent aujourd'hui à la prison d'El-Harrach.
Pour cause, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN) a décidé, à l'issue d'une réunion de son bureau tenue hier, de se pencher sur la demande du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, concernant la levée de l'immunité parlementaire pour le député et patron du FLN.
"Le bureau a étudié, durant la réunion, les demandes du ministre de la Justice, garde des Sceaux concernant le lancement de la levée de l'immunité parlementaire pour trois députés de l'Assemblée populaire nationale, à savoir Smaïl Benhamadi, Berri Saker et Mohamed Djemaï", a annoncé un communiqué de l'APN, avant d'ajouter : "Conformément à l'article 72 du règlement intérieur de l'APN, le bureau a soumis les demandes du ministre de la Justice, garde des Sceaux (?) à la commission des affaires juridiques et administratives et des libertés pour préparer un rapport qui sera remis au bureau pour être, par la suite, soumis aux députés pour approbation dans une séance à huis clos." Autrement dit, les jours du SG du FLN sont comptés, et il a quasiment un pied en prison. Pour s'en convaincre, il suffit de se remémorer les précédents de députés et sénateurs qui, après s'être vu retirer leur immunité parlementaire, ont tous été jetés en prison.
C'est le cas du sénateur et ancien SG du FLN, Djamel Ould Abbes, du sénateur et ancien ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, du député et ancien ministre des Transports, Boudjemâa Talaï, du sénateur et président du parti TAJ, Amar Ghoul, etc. C'est dire que le sort de Djemaï est quasiment scellé. Mais que reproche au juste la justice à Mohamed Djemaï sur qui, faut-il sans doute le souligner, pèsent déjà de lourds soupçons d'implication dans des affaires de corruption, voire de contrebande ' Ni M. Zeghmati ni le bureau de l'APN n'en ont soufflé mot, du moins pour le moment. Avec cette sortie du ministre de la Justice, on comprend maintenant pourquoi le secrétaire général du FLN, sentant certainement sa fin prochaine, a commis, en moins d'une semaine, deux grosses bourdes : d'abord en faisant dire à l'ambassadeur de Russie en Algérie, à l'issue de leur entrevue mercredi 28 août 2019, que la "solution (à la crise algérienne, ndlr) consiste en l'organisation d'une élection présidentielle dans les plus brefs délais", avant que le diplomate ne le confonde publiquement en niant avoir tenu de tels propos. Le deuxième dérapage dont s'est rendu coupable M. Djemaï c'est quand il a déclaré, dans la soirée du 1er septembre sur un plateau de télévision, que sa famille est la seule à ne pas verser dans la contrebande dans la wilaya de Tébessa !

Arab C.
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