Algérie

Djemaï charge Bouchareb


Djemaï ne veut plus entendre parler de Bouchareb
La réunion d'hier voulait en finir avec le «statu quo» qui caractérise le FLN. Une sommation aux opposants à la nouvelle ligne.
Mohamed Djemaï, secrétaire général du parti du Front de Libération nationale (FLN), a réuni, hier, les cadres du parti pour l'installation de la commission centrale de discipline et une autre qui se chargera de la prospective. Cette réunion a été aussi une occasion pour le nouveau secrétaire général, Djemaï en l'occurrence d'adresser un dernier ultimatum à Mouad Bouchareb pour présenter sa démission du poste du président de l'assemblée populiare nationale (APN). Il faut dire que l'élection de Djemaï à la tête du FLN a été une sorte d'épée de Damoclès sur la tête de l'ex-coordonnateur dudit parti et ses partisans qui maintiennent leur soutien mordicus à son égard en sa qualité de président de l'APN.L'installation de la commission centrale de discipline répond à cette donne qui vient d'imposer sa logique au sein d'un parti qui ne sait plus à quel saint se vouer après le séisme du 22 février qui a emporté toute l'alliance présidentielle qui voulait faire passer en force un cinquième mandat pour un président impotent et grabataire.La réunion d'hier voulait en finir avec le «statu quo» qui caractérise le FLN, c'est une sommation à ceux qui s'opposent à la nouvelle ligne adoptée par la direction présidée par Mohamed Djemaï. Djemaï ne veut plus entendre parler de Bouchareb comme étant le président de l'APN et, pour ce faire, il est prêt à convoquer le concerné et ses partisans à la commission de discipline dans la perspective de les dépouiller de leur statut de membres au sein des structures du parti. Il s'agit bel et bien d'une bataille interne de repositionnement, et cela ne va pas être une mince affaire, surtout que la dissidence vient de s'exprimer vertement au sein du FLN en portant l'estampille de «mouvement de rassemblement des militants du FLN», c'est-à-dire un mouvement de redressement, mais qu'il est à l'état embryonnaire et qui n'a pas encore rassemblé toutes les tendances qui se font exprimer à l'intérieur du parti.La bataille sera rude pour Mohamed Djemaï, surtout que le parti fait face à une véritable phase de restructuration dans un contexte des plus défavorables après la salve qu'il vient de recevoir de la part de la majorité du peuple qu'il a pestiféré à cause de ses positions qualifiées d'«anti-populaires» après avoir décidé d'entreprendre une démarche visant à confisquer l'élection présidentielle du 18 avril qui a été annulée grâce au mouvement populaire historique et salutaire du 22 février qui a su mettre un terme à cette grande escroquerie et imposture politique dans l'histoire du pays depuis l'indépendance.Les symptômes d'une guéguerre au sein des structures internes du parti et au sein de l'Assemblée populaire nationale ont été exprimés par le président du groupe du FLN au sein de l'APN qui signifié vertement au président actuel de la chambre basse, Mouad Bouchareb en l'occurrence, de présenter sa démission du poste du président de cette auguste institution parlementaire. Le refus manifeste de celui qui était le coordonnateur du parti, a provoqué une situation de panne, voire de blocage au sein de l'hémicycle allant jusqu'au gel des travaux des commissions permanentes. Cette situation abracadabrante a poussé les partisans du nouveau secrétaire général, Mohamed Djemaï, d'opter pour une méthode qui pourrait être un moyen efficace pour eux de se débarrasser de Mouad Bouchareb et ses partisans. Il s'agit d'une purge qui sera préparée en «bonne et due forme» via une commission de discipline pour en découdre avec l'actuel président de l'APN et ses partisans.Il faut rappeler que le FLN, version Djemaï, a soutenu mordicus la feuille de route du chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah. C'est une manière pour se redéployer et afficher sa présence sur la scène politique au risque de se voir broyer par les événements politiques qui se succèdent d'une manière spectaculaire ces derniers temps sur fond de la révolution du Sourire qui est en train de niveler le champ politique et le transformer de fond en comble.Le combat sera périlleux pour le nouveau secrétaire général du FLN, surtout que les dinosaures du parti l'attendent aux aguets pour régler leurs comptes avec tout l'actif qui remonte à deux décennies qui ont transformé le FLN en un instrument au service de l'oligarchie financière dont Djemaï est qualifié de la sorte par ces «gardiens du temple».
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