La culture constitue l’identité d’un peuple. Un peuple qui perd sa culture est appelé à disparaître. C’est un acquis à conserver, à enrichir et à en être fier. Les coutumes font partie de cela, mais quelques-unes ont tendance à disparaître. Dans la région de Djelfa, la robe naïlie était un symbole très fort de la culture bédouine. Elle était irremplaçable dans les mariages et les fêtes familiales.
Plusieurs expositions de cet habit traditionnel dans des pays étrangers (notamment en France et dans les pays du Maghreb) ont impressionné les visiteurs (plusieurs genres de couture, beaucoup de couleurs et de très beaux bijoux traditionnels comme accompagnement). Aujourd’hui, la robe naïlie commence à perdre de sa superbe. Elle est envahie par d’autres habits féminins qui n’ont de modernes que le nom. Une femme dans une robe naïlie devient une princesse. C’est un habit tellement exceptionnel qu’il rend la femme encore plus belle.
Le burnous est un autre habit traditionnel qui donne à l’homme une allure et une stature de grande personnalité. La ville de Messaâd en est la spécialiste. Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement étrangers se sont vu offrir des burnous naïlis. Cet habit magnifique a une particularité: celui qui pèse le moins est le plus cher. Ils ont atteint des ventes record (jusqu’à 15.000 DA la pièce).
La région avait aussi d’autres coutumes qui, malheureusement, commencent à s’estomper. Il fut un temps où le vendredi à Djelfa était une journée exceptionnelle. Les gens préparaient des plats traditionnels (rouina, mardoude, kaabouche, bsissa...) et les faisaient sortir devant leurs demeures pour les offrir aux gens de la cité et même pour les simples passants. Le café appelé «Frara» est une spécialité djelfaouie. C’est un café préparé avec un matériel traditionnel et sur feu de bois (des cheminées). Il est toujours vendu dans les établissements et il garde sa notoriété intacte. Les mordus de la «Frara» ne peuvent plus s’en passer et doivent obligatoirement à un moment de la journée en boire.
Signalons enfin que les mariages se faisaient autrefois dans un cadre traditionnel (avec notamment l’utilisation des tentes nomades et des chameaux transportant les berceaux des mariés). Aujourd’hui, les mariages se font dans les hôtels ou les salles de fêtes spécialisées. Les temps changent, les hommes aussi, mais les coutumes se perdent et c’est vraiment dommage.
Posté Le : 05/12/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Bekaï Abdelkader
Source : www.quotidien-oran.com