La visite effectuéesamedi et dimanche par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. TaïebBelaiz à la cour de Djelfa a permis de révéler au grand jour un certain nombrede carences dont souffre le secteur au niveau de cette wilaya. Le ministre a eneffet déploré, lors de cette visite «une gestion irrationnelle» du budgetalloué à cette juridiction, accompagnée «de mauvaises conditions» de travail.Constatant cet état de faits, M. Taïeb Belaiz a suspendu de ses fonctions lesecrétaire général de la Cour de Djelfa. Dans la grande salle d'audience, M. Belaiz, afait constater «le mauvais état» des équipements et s'est demandé «comment onpeut se permettre de juger des citoyens dans des conditions aussi précaires». L'entretien des équipements, fait partie,selon le ministre, «des détails qui ne doivent pas attendre des instructions duministère» ajoutant que c'est l'image de l'Etat qui est reflétée dans lesstructures de juridiction. Le ministre de la Justice a plaidé pour desstructures judiciaires modernes et des conditions d'exercice meilleures pourles magistrats qui doivent prendre en compte les attentes du citoyen. Relevant des dysfonctionnements au niveau desdifférents bureaux au tribunal d'Aïn Ouessara et celui de Hassi Bahbah,notamment en matière d'utilisation de l'outil informatique, le ministre s'estmontré intransigeant quant à la nécessité de faire bénéficier tous les agentset magistrats d'une formation dans ce sens au niveau local. «Les problèmes del'Algérie ne se règlent pas à partir d'Alger», a-t-il dit à l'adresse duprésident du tribunal d'Aïn Ouessara, ajoutant que toutes les structures sontdotées de moyens modernes et «n'ont aucune excuse d'accuser des retards dansl'application des instructions». M. Belaïz n'a pas manqué de relever «laprécarité» des matériels et équipements dans les deux tribunaux et a donnéinstructions fermes, avec des délais, pour la réfection des salles d'audience,entre autres. «Le juge doit travailler dans les meilleures conditions possibleset le citoyen doit être reçu au tribunal ou jugé dans des conditionsrespectables», a-t-il martelé à l'adresse des présidents des deux tribunaux. La Cour de Djelfa déménagera bientôt vers unnouveau siège, réceptionné en août 2005 et dont le coût global a été de 206millions de DA. Autre fait qui dénote le malaise dont fait l'objet le secteurde la justice au niveau de cette wilaya, c'est la décision du barreau desavocats de la cour de Djelfa d'observer à partir d'hier un arrêt de travaild'une semaine pour dénoncer ce qu'il a qualifié de «marginalisation» desmembres de cette corporation. Dans un communiqué rendu public samedi, lebarreau indique que ses membres attendaient avec impatience la visite duministre de la Justice afin de contribuer, en tant qu'acteurs indispensablesdans le processus de la justice, dans la présentation et l'évaluation de ce quia été réalisé jusqu'à maintenant dans le cadre des réformes. Or, affirme-t-on, les membres du barreau quiont également le devoir de faire part au ministre des différentespréoccupations des justiciables, ont été écartés de la cérémonie d'accueilréservé au ministre et privés de l'accompagner aux différentes étapes de cettevisite d'inspection. Même Me Menad, bâtonnier régional, n'a pasfait partie de la délégation officielle qui a accueilli le ministère,affirme-t-on de même source. Pour rappel, le barreau des avocats de laCour de Djelfa, qui regroupe quatre tribunaux (Djelfa, Aïn Ouessara, HassiBahbah et Messâad) compte près de 70 avocats, selon le bâtonnier régional.
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Posté Le : 23/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Barti
Source : www.lequotidien-oran.com