Ils sont 70 travailleurs employés à Djelfa par ELECNOR, un groupe industriel espagnol spécialisé dans les installations et montages électriques, à s'être rassemblés hier, devant l'inspection du travail territorialement compétente pour crier haut et fort les déboires qu'ils ont avec leur employeur depuis leur entrée en Algérie, le 24 mai 2008.
Ces protestataires disent n'avoir pas perçu, à ce jour, le moindre salaire depuis ladite date, soit 8 mois d'activité ! En outre, selon eux, leur employeur leur a carrément coupé les vivres depuis qu'ils ont commencé à revendiquer leurs dus.D'après leur délégué, Salah Mahmoud, également dans la même situation, la promesse de rémunération qui leur a été faite par l'entremise d'un certain Benafla Saïd, qui a assuré la prospection et le recrutement de cette main-d''uvre en Egypte et qui agit aujourd'hui en qualité de directeur de cette compagnie étrangère, les salaires offerts étaient de 130 000 DA pour un topographe et de 80 000 DA pour un travailleur sans qualification. Leur séjour en Algérie se justifie par un simple visa d'entrée que ce directeur se devait de renouveler à chaque expiration. Déjà au départ, cela sentait l'arnaque car les conditions de vies promises n'étaient pas réunies, selon Magdi Teghiani Abdellatif, topographe. Ces conditions étaient juste celles qui devaient leur permettre de « tenir le coup ». La dernière prorogation du visa de ces travailleurs étrangers date de novembre dernier, ce qui veut dire qu'ils sont actuellement en séjour irrégulier.Sachant les retombées de cette situation de clandestinité, ils sont restés longtemps cantonnés à l'intérieur de la base vie, en zone industrielle, sans réaction, si ce n'est d'avoir de nombreuses fois appelé leur employeur à faire preuve de justice et de bon sens, en vain. Sans nourriture depuis le mois de novembre et sans un sou vaillant à part l'assistance de quelques âmes charitables, ils ont décidé cette fois de prendre le taureau par les cornes, advienne que pourra. Invités par l'inspection du travail à viser le PV de conciliation conjointement avec leur directeur, présent hier devant l'inspecteur chargé de ce dossier brûlant, ils ont tous refusé d'y adhérer au motif que les salaires notés sur le document ne sont pas conformes à ceux proposés initialement. Les « nouveaux » salaires sont de 16 000 DA, sans distinction de qualification, avec effet à partir de la date de recrutement ! Le hic est que les contrats initiaux signés sur la base de la promesse faite en Egypte, disent-ils, leur ont été retirés par « Mister Benafla » sous prétexte de les enregistrer à Laghouat ! Ils comptent ne pas recourir à la justice car, admettent-ils, cela prend beaucoup de temps et risque de ne pas aboutir mais, ont-ils assuré à El Watan, leur affaire sera portée en haut lieu par le biais de leur ambassade, celle-là même qui les avait auparavant mis en garde contre « les agissements douteux de ce recruteur qu'elle connaît on ne peut mieux pour avoir berné déjà à plusieurs reprises d'autres contingents de travailleurs égyptiens ». Le même scandale risque d'éclater à Laghouat dans les jours à venir car d'autres Egyptiens y activent pour le compte du même employeur.
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Posté Le : 26/01/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Zighem
Source : www.elwatan.com