Algérie


Un procès politique pour H. Ghoul L?audience d?hier, au cours de laquelle Hafnaoui Ghoul devait être jugé pour quatre affaires de diffamation en appel, a dévié de son contexte habituel, à savoir celui du journaliste jugé pour diffamation. « Il faut savoir que l?inculpé est également membre du mouvement citoyen du Sud et qu?il a tenté de diviser l?Algérie. Heureusement que l?Etat est intervenu ! », s?est exclamé l?avocat de la partie civile en plaidant pour le dossier relatif à un communiqué du bureau national de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l?homme (LADDH), qui avait dénoncé « les menaces de mort et les pressions subies par le défenseur régional des droits de l?homme à Djelfa, Hafnaoui Ghoul ». Les phrases prononcées par l?avocat de l?ex-wali de Djelfa ont fait bondir le journaliste qui se trouvait dans le box des accusés : « Je ne peux tolérer ce genre d?accusation, Monsieur le président ! » Les deux avocats de la défense se précipiteront devant les membres de la cour pour s?opposer, et l?incident a failli interrompre l?audience. Les avocats de Ghoul expliqueront que leur mandant est jugé pour diffamation et non pour ses activités au sein du mouvement. Ce qui n?empêchera pas la partie civile de plaider dans le même sens dans le dossier relatif à la vidéocassette. L?enregistrement a eu lieu lors d?un meeting au moment de l?élection présidentielle. Ghoul, en tant que représentant régional de la LADDH, aurait déclaré que l?Administration avait donné des instructions pour perturber les meetings de Ali Benflis, Louisa Hanoune et Saïd Sadi. L?avocat de Ghoul évoquera ce dossier en ces termes : « Si la justice faisait son travail dans les règles de l?art, nous aurions eu le droit de visionner cette cassette. » Et d?ajouter : « Tout le monde sait que pendant la campagne présidentielle, certains walis se sont transformés en véritables directeurs de campagne. » « Je n?ai fait que rendre compte de certains dépassements en informant la LADDH », expliquera le représentant régional de la ligue. Le troisième avocat de Ghoul se posera la question : « Pourquoi le président de l?APC de la commune de Meliliha a déposé plainte pour diffamation juste après l?incarcération du journaliste, alors que l?article incriminé a été publié plusieurs jours avant, pendant que l?autre journaliste qui a rapporté les mêmes faits bien avant mon mandant n?a jamais été inquiété ? » Le procès a duré plus de cinq heures. Le verdict sera connu dimanche prochain.


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