Algérie

Djebel Ouach (Constantine)



Djebel Ouach (Constantine)
Le contournement de Djebel Ouahch pose de sérieux problèmes environnementaux.Ne pas déranger la forêt Djebel Ouach est l'une des raisons invoquées au micro de la Chaîne III par Abdelkader Kadi, le ministre des Travaux publics, pour justifier la réalisation de la voie de contournement de 13 km des tunnels de Djebel Ouach de l'autoroute Est-Ouest entre Constantine et Skikda.Si le ministre a employé les mots justes, il y a donc eu une préoccupation environnementale pour le contournement du sérieux problème posé par ce tronçon de 1,8 km dont les interminables travaux empoisonnent la vie des automobilistes de l'Est algérien et de la ville de Constantine. Des chantiers qui ont requis, il y a deux ans, des renforts venus d'El Tarf où les travaux ont été mis à arrêt sur les 87 km restants. Des travaux inquiétants aussi car, à plusieurs reprises, des effondrements se sont produits, le dernier a failli tourner au drame dans l'un des tunnels mis en service dans la précipitation pour relativiser les retards accusés par ce mégaprojet éclaboussé par des scandales financiers.Ainsi donc, on fait faire un écart au rouleau compresseur qu'est l'autoroute pour que Constantine puisse continuer à jouir des bénéfices des 250 hectares de la forêt de Djebel Ouach, destinée à devenir un parc de loisirs. Ce qui est une sage décision si elle en est la véritable raison. Le Parc national d'El Kala, avec ses 80 000 ha (320 fois plus grand) et son inestimable diversité biologique n'a pas eu droit à cet égard lorsqu'en février 2008, Amar Ghoul, alors ministre des TP, a lancé ses bulldozers à l'assaut du parc en dépit des engagements pris face à la mobilisation citoyenne peu commune que le tracé de son projet avait déclenchée.«Ce n'est pas moi, c'est Belkhadem, le chef du gouvernement» qui a pris cette décision, s'est ensuite expliqué Amar Ghoul. Abdelaziz Belkhadem, pour sa part, a fait la sourde oreille devant toutes les propositions de contournement du Parc national d'El Kala au motif que cela allongerait les délais et les coûts. La suite, on la connaît. Il est difficile de croire qu'en six ans, la protection de la nature ait soudain pris une telle considération chez les décideurs. En 2008, l'autoroute balafrait un fleuron la biodiversité méditerranéenne, une institution de l'Etat spécialement créée par décret présidentiel pour protéger la nature et, en 2014, elle fait un pas de côté pour un parc de loisirs.La protection de l'environnement ? encadrée par des textes réglementaires, des stratégies, des programmes, des plans et des milliers d'actions relayées par des rencontres et des manifestations sans lendemain ?si ce n'est pour des intérêts bien compris, n'a toujours été qu'un alibi pour justifier l'incongru ou un accoutrement dont se parent les pouvoirs publics pour améliorer leur image. Dans le cas présent, le ministre des Travaux publics a évité d'aborder en toute transparence les véritables raisons qui le contraignent à abandonner les tunnels de Djebel Ouach, qui focalisent tous les mensonges de l'autoroute Est-Ouest.La solution d'une voie de contournement de 13 km, drapée de mansuétude pour la nature, est présentée comme une faveur accordée aux citoyens. Mais à quel prix ' Le tronçon d'El Tarf n'est réalisé qu'en partie. C'est une miraculeuse opportunité offerte aux pouvoirs publics de faire la preuve de leur bonne foi pour la protection de la nature. Ceci en commençant par appliquer le «principe de substitution» inscrit dans la Convention pour la biodiversité et transcrit dans les textes nationaux, qui impose d'opter obligatoirement pour la solution qui protège l'environnement quel que soit son coût, car protéger l'héritage des générations futures n'a pas de prix.




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