Algérie

Djebbar : "La ressource financière se fait rare"


Cette situation est due, selon lui, à la décision du Conseil des participations de l'Etat, prise en 2011, d'accorder des crédits d'investissement étalés sur 30 ans au profit des entreprises stratégiques publiques et un différé de 10 ans.La place bancaire connaît aujourd'hui des difficultés à financer l'investissement. C'est le président de l'Abef (Association des banques et établissements financiers), Boualem Djebbar, qui fait ce constat, dressant un tableau de l'état actuel du secteur bancaire lors de son intervention à l'occasion de la tenue de la réunion du conseil national de l'Unep (Union des entrepreneurs publics algériens). "Les ressources bancaires sont en diminution", a-t-il soutenu. Ce qui veut dire que les banques de la place ne sont plus en surliquidité, une tendance enregistrée avant la crise financière qui a frappé l'Algérie à partir de juin 2014. Elles n'ont pas aujourd'hui assez de ressources financières pour continuer à financer les grands projets. En un mot, le pays est en situation de rareté de la ressource bancaire, a-t-il laissé entendre. C'est-à-dire que pas assez d'argent est collecté par les banques de la place face aux besoins de financement de l'économie nationale. Cette situation est due, selon lui, à la décision du Conseil des participations de l'Etat, prise en 2011, d'accorder des crédits d'investissement étalés sur 30 ans au profit des entreprises stratégiques publiques et un différé de 10 ans. Ces crédits sont bonifiés à 100%. Sur un taux d'intérêt de 5,5% sur ces crédits, 2,5% sont à la charge du Trésor, 3% seulement devant être payés par le bénéficiaire. La bonification touche en particulier l'industrie. Cette décision a eu pour conséquence de mobiliser des ressources bancaires importantes. "Il y a eu depuis des difficultés pour accorder des crédits d'investissements aux autres entreprises." En somme, cette mesure a eu pour effet d'exercer un effet d'éviction sur les entreprises privées, notamment les PME qui souffrent généralement de difficultés d'accès au crédit. Elle pèse aujourd'hui sur les ratios de rentabilité des banques publiques. Conséquence : s'il arrive que certaines de ces entreprises publiques stratégiques ont des difficultés pour rembourser leurs crédits. Ils doivent obtenir une nouvelle décision du CPE pour pouvoir continuer à bénéficier des bonifications d'intérêt. Dans le cas contraire, ils devront payer les intérêts au taux du marché, a indiqué le président de l'Abef. En dépit de ces difficultés, le président de l'Abef a rappelé que les crédits à l'économie ont représenté 9500 milliards de dinars en 2017, environ à moitié pour financer le secteur public, à moitié pour financer le secteur privé. La prédominance des banques publiques persiste. Elles ont accaparé 87% des crédits à l'économie, a-t-il indiqué. Quant à la mise en ?uvre de la finance islamique, elle attend la promulgation d'un règlement de la Banque d'Algérie, a-t-il ajouté. Pour le leasing, du matériel roulant, ce type de financement s'est élargi aux financements des équipements industriels.
Concernant l'exportation hors hydrocarbures qui devient une activité stratégique pour l'Algérie, le rôle des banques consiste en le conseil des exportateurs. Elles les accompagnent dans leurs opérations, notamment en les aidant à rédiger de bons contrats, à se prémunir contre le risque client, a indiqué le P-DG de la BDL dans son intervention au cours de la même réunion.
K. Remouche
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